Alors que le déconfinement se précise, que les mesures s'assouplissent, nous nous sommes intéressés aux écoles de danse. Ne dépendant pas d'une fédération sportive officielle, les très nombreuses structures qui transmettent cet art n'ont pour ainsi dire reçu aucun soutien. Dès lors, comment ont-elles fonctionné ? Quelles sont les perspectives ? Nous avons poussé la porte deux écoles de notre région.
Jazz, classique, hip-hop, ragga ou encore contemporain, il existe autant de style de danse enseigné par tout autant d'établissements. Des structures qui depuis le début de la crise sanitaire applique avec exactitude les protocoles qui leur sont assignés. Ainsi depuis octobre 2020, des cours étaient effectivement possibles mais uniquement pour les moins de 13 ans et par bulle de 10 sur 100 mètres carré.
‘Notre salle mesure 200 m2, nous avons donc du matérialiser une séparation avec un banc pour accueillir deux bulles de 10 quand c’était nécessaire. Nous avons aussi l’avantage d’avoir une entrée et une sortie différente donc la possibilité d’instaurer un sens de circulation en plus des autres mesures sanitaires.’ Explique Michelle Darquennes, la directrice de l’école de danse sonégienne Corpore Sano
Gel, désinfection, parents non admis, masque pour le professeur sont donc devenus le quotidien des écoles de danse en tout cas pour les plus petits élèves. Pour les autres, les plus grands, une petite ouverture est apparue au mois de mars.
‘J’ai obtenu l’autorisation par la Bourgmestre d’appliquer le même protocole que les académies de danse et donc accueillir des élèves de plus de 13 ans par bulle de 4. Un planning difficile à construire mais au moins nous pouvions faire quelque chose.’ Ajoute la sonégienne.
Une opportunité qui malheureusement n'a pas été généralisée. D'une configuration à une autre, d'une commune à l'autre, les réalités ont été bien différentes.
‘Nous n’avons malheureusement pas pu nous aligner sur le protocole des académies de danse et revoir par bulle de 4 nos danseuses de plus de 13 ans. Le bourgmestre ne nous a pas délivré l’autorisation.’ Déplorent Christine Lassauvageux et Francis Pedros de l’Espace Danse à La Louvière
Une absence de contact qui fait craindre d'importantes conséquences à l'heure de la future reprise des cours. elle est annoncée pour mi-juin mais combien d'élèves seront au rendez-vous ?
‘Nous allons plus que certainement perdre des élèves. Pendant le confinement, des mauvaises habitudes ont été prises et nous craignons donc des abandons.’ Déclarent le couple de danseurs.
D'autant qu'une autre conséquence de la pandémie complique encore la situation. L'impossibilité d'organiser un gala.
‘Le spectacle s’est vraiment ce qui motive les élèves’ déclare Michelle Darquennes – ‘Notre dernier gala, c’était en 2018. Celui de 2020 a dû être annulé mais nous sommes impatients de pouvoir le remonter.’ Explique Christine Lassauvageux.
Bref, malgré les difficultés, la passion et l'envie sont bien là. On s'adapte et on reconstruit.
‘Pour la fin de cette année, nous allons enregistrer un spectacle virtuel’ nous confie Michelle Darquennes.
‘Nous allons reprendre le 28 août avec un stage intensif quatre danses et nous espérons que nos élèves viendront fin juin se réinscrire pour l’année prochaine.’
A. Decroës – S. Gueli