A La Louvière, c'est l'heure du bilan pour "Eté solidaire". Durant deux semaines, les participants ont donné de leur temps à celles et ceux qui en ont besoin. Certains sont restés au chevet de personnes présentant un handicap mental, d'autres ont partagé de longs moments avec des sans-abris. Nous les avions rencontrés lors du coup d'envoi de l'opération, ils ne cachaient d'ailleurs pas leurs craintes quant à leur mission. Des craintes qui se sont très vite envolées.
L’appréhension des débuts a laissé place à une pointe tristesse. Il y a une quinzaine de jours, ces jeunes faisaient part de leurs petites craintes et ce, dès le début de l’opération. Un sentiment tout à fait légitime au regard de la mission. Peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas pouvoir gérer la situation, mais cela c’était avant !
Encadrer des personnes présentant un handicap ou encore, partager des moments parfois intimes avec des sans-abris, cela peut paraître titanesque aux yeux d’un jeune âgé de 15 ans. Finalement tout s’est bien passé.
« Il y a eu certaines crises ici, mais on a su gérer. Il y a des crises que l’on a su gérer mais parfois on a demandé de l’aide aux éducateurs. » Mégane, participante à l’opération « Eté Solidaire ».
« On leur parle, on leur dit de se calmer. En fonction de la gravité de l’acte, on leur expliquait qu’il ne fallait pas faire ceci, cela. » Participant à l’opération « Eté Solidaire ».
Cette poignée de jobistes, qui s’est relayée au sein de cette structure pour personnes atteintes de déficience mentale sort grandie de cette expérience, c’est une certitude.
« Une carrière là dedans plus tard ? Je ne voulais pas trop mais depuis la première semaine, j’ai vraiment adoré. » Maëlann, participant à l’opération « Eté solidaire ».
Et ce ne sont pas les résidents du château Arc-En-Ciel qui diront le contraire. Eté solidaire c’est du gagnant-gagnant, tout le monde donne et reçoit en retour.
« J’ai fait des dessins pour les étudiants.» Johnny Résident du Château Arc-En-Ciel
« On est allés boire un verre, on a fait de belles choses. » Résident du Château Arc-En-Ciel
Eux aussi émettaient quelques doutes quant à leur mission. Sur le papier, cela leur paraissait presque impossible. Mais en réalité, ils se sont très vite rendus compte qu’ils pouvaient le faire, passer du temps avec des sans-abris, tisser des liens avec eux, leur offrir un café ou encore les divertir.
« Je n’ai pas eu de moments compliqués de ce que j’ai pu vivre. Franchement, c’était une belle découverte, de belles rencontres. » Malik, participant à l’opération « Eté solidaire ».
« C’est la parole et parfois juste l’écoute. C’est pas forcément avoir des choses matérielles, ils ont juste besoin de parler. » Alexa, participante.
« On a fait le constat. Sur 10 jours, on a trouvé que nos jeunes avaient grandi dans leur manière de voir les choses. » Virginie Pilette, assistante sociale.
Leur objectif était d’offrir un plus au réseau qui existe déjà ici à La Louvière et ce, durant une dizaine de jours. Les sans-abris les ont suivis dans la démarche, ils venaient ici en journée pour prendre un café et partager du temps avec les étudiants.
Pour bon nombre de participants, cela les a confortés dans l’idée de poursuivre dans cette direction, le social.
B. Maton