La Ville de La Louvière lutte contre le (cyber) harcèlement. Concrètement, il s'agit d'un programme mis en place dans les établissements scolaires, tous réseaux confondus, de la Région du Centre. Force est de constater que ce phénomène s'aggrave d'année en année. Toute une série d'outils permet de l'enrayer mais aussi et surtout d'accompagner la victime. Des personnes ressources ont été formées dans ce cadre. La Ministre de l'enseignement, Caroline Désir, se trouvait au Nursing du Centre afin de faire plus ample connaissance avec le projet.
A l’heure où les réseaux sociaux battent leur plein, où le coronavirus isolent les plus jeunes, le devoir de tout parent mais aussi de tout enseignant est de rester vigilant. Car la spirale du (cyber) harcèlement ou de la violence de manière générale peut être fulgurante et lourde de conséquences.
“On prend cela à bras-le-corps par rapport à ce qu’il se passe dans d’autres régions et notamment des suicides.” ajoute l'échevine de l'enseignement louviéroise, Françoise Ghiot (PS).
Au total, ce ne sont pas moins de 176 enseignants, éducateurs ainsi que les services de police qui ont reçu une formation spécialisée dispensée par Bruno Humbeeck, psychopédagogue à l'UMons. Tous les outils pour appréhender et tenter d’aider la victime sont désormais entre leurs mains mais Il faut parfois activer plusieurs leviers avant d’en arriver à bout.
“Nous avons répondu à des questions très concrètes qui demandent des réponses très concrètes pour que l’enseignant ait confiance dans sa technique.” C'est ce qu'explique le psychopédagogue Bruno Humbeeck.
Véronique Fauconnier est LA référente de l’Institut Provincial de Nursing du Centre. Son bureau occupe une place centrale au sein de l’établissement. C’est elle qui reçoit des élèves parfois en grande détresse, des enseignants qui éveillent des soupçons. Elle a reçu la formation, elle sait comment s’y prendre pour libérer la parole.
Le harcèlement naît sur la toile mais aussi lors des interclasses, en face-à-face. Les cours de récréation régulées est l’une des solutions apportées qui divise par exemple l’espace en plusieurs territoires et qui correspondent à des règles spécifiques.
“On dit qu’un élève sur 3 est touché par ce phénomène et cela peut aboutir à des drames humains.” Souligne Caroline Désir, Ministre de l'éducation. “
"Dans l’enseignement primaire, l’agressivité se trouve dans la cour de récréation, elles seront aménagées.” Comme le précise Françoise Ghiot, échevine de l’enseignement à La Louvière.
A terme, l’application Cyberhelp sera étendue aux écoles louviéroises. Elle agit en quelque sorte comme un interrupteur susceptible d’enclencher les dispositifs préventifs de l’établissement via une capture d’écran. Mais lorsque tout échoue, lorsque rien ne fonctionne, l’intervention policière est alors requise.
B. Maton