Initié depuis plusieurs années, le projet de mosquée a été relancé il y a quelques semaines à Saint-Vaast alors qu’il était plus moins tombé dans l’oubli après une première enquête publique initiée en 2017. Une procédure qui avait recueilli un avis défavorable du Collège communal de La Louvière.
Depuis le début du mois d’août, plusieurs affiches jaunes relatives à une enquête publique en vue de l’obtention d’un permis unique ont été placardées aux abords du terrain situé le long de la rue Emile Urbain à Saint-Vaast. Et le projet n’est pas inconnu puisqu’il s’agit de celui déjà présenté en 2017 à savoir la construction d’espaces polyvalents culturels et socio-culturels dont une mosquée, de 4 logements et d’un parking de 142 emplacements.
Par rapport au projet présenté en 2017, parmi les différentes modifications, le nombre de logements a été revu à la baisse passant de 9 à 4. Une demande de permis portée par l’ASBL ACATTRC dont dépend la mosquée turque existante et située à quelques mètres seulement du terrain concerné par l’enquête publique. Un lieu de culte devenu beaucoup trop exigu pour les membres de la communauté turque louviéroise. L’une des plus importante de la cité des Loups. Une mosquée utilisée depuis les années 80 et dont l’absence de parking provoque également des nuisances dans le voisinage.
Dès 2015, le projet a déjà fait couler beaucoup d’encre. Certains dénonçant un repli communautaire et la création d’un quartier musulman. Des critiques confirmées en 2017 lors du lancement de l’enquête publique. Y compris au sein de la majorité. Après la clôture de la procédure d’enquête, le Collège communal avait ainsi rendu un avis défavorable. Tout en ne remettant pas en cause le principe de la construction d’une nouvelle mosquée, la majorité s’était opposée à la construction d’un minaret ainsi qu’aux logements en front de rue qui auraient refermé la mosquée sur elle-même alors que la volonté de la ville était qu’elle soit ouverte sur l’extérieur. Un avis non contraignant puisque, comme pour cette procédure relancée cet été, c’est au final le fonctionnaire délégué de la Région wallonne qui a le dernier mot.
Et la procédure relancée continue de susciter des réactions notamment du coté du MR, dans l’opposition au Conseil communal. Pour Olivier Destrebecq, ce projet au vu de son ampleur devrait pouvoir être débattu au sein du Conseil communal et pas uniquement transiter par une « simple » procédure urbanistique. Le chef de file des libéraux louviérois qui dénonce une nouvelle fois la nature même du projet. « Chacun a le droit de pratiquer son culte mais de là à transformer une mosquée en site de repli communautaire. C’est une ghettoïsation. C’est un échec de l’intégration », dénonce le conseiller communal. Du côté de la ville, comme en 2017, on ne souhaite pas se prononcer avant la clôture de l’enquête publique.
Une enquête publique qui a été relancée le 16 août et qui se clôture ce 2 septembre. Les différents avis recueillis dont celui de Collège seront ensuite transmis au fonctionnaire délégué de la Région wallonne a qui appartient la décision finale.
A. Laurent