Il y a quelques jours, les habitants de Strépy-Bracquegnies assistaient au retour de la passerelle pour piétons au-dessus du canal. Une passerelle qu’un habitant de la commune, passionné par l’histoire du canal du Centre historique, souhaiterait voir baptiser. Il propose le nom d’un résistant, mortellement blessé à cet endroit durant un combat en 1944.
Barbe de marin, casquette vissée sur la tête, Walther Marcel voue une véritable passion pour les canaux et particulièrement ceux de la Région du Centre. Jusqu’il y a quelques mois, Walther vivait à Strépy-Bracquegnies, dans la maison familiale, à quelques mètres du pont-levis. Se plongeant dans ses souvenirs, il nous parle d’une scène à laquelle il assiste le 29 août 1944. Un groupe de soldats allemands venant de l’ascenseur de Thieu rejoint celui de Bracquegnies. Des résistants ouvrent le feu.
« Ils ont attaqué le groupe allemand en espérant faire des prisonniers. Malheureusement, les Allemands se sont dispersés derrière le talus un peu plus loin. Il y avait un résistant derrière l’abris du pontier. Il s’est fait repérer par un Nazi qui a tiré 3 balles dont une l’a atteint. », raconte Walther Marcel.
Touché gravement, l’homme décèdera le 1er septembre 1944. Dans le cadre d’un ouvrage qu’il co-écrit, consacré au canal du Centre historique, il a voulu en savoir plus sur cet homme dont l’épouse était autrefois l’une des voisines de la famille Marcel.
« Suite à mes recherches, j’ai appris qu’il s’appelait Declercq, Omer Nicolas et qu’il était né à Strépy-Bracquegnies le 15 février 1920. J’ai appris qu’il appartenait aux Partisans armés et qu’en 1940, il avait participé à la campagne des 18 jours de l’armée belge. »
Heureux d’avoir mené à bien ses recherches, il aimerait aujourd’hui les partager avec le plus grand nombre. La passerelle pour piétons fraichement rénovée vient de retrouver sa place au-dessus du canal. Pour Walther, ce serait l’occasion de rappeler la scène qui s’est jouée autrefois à cet endroit.
« On a fait une nouvelle passerelle à Ville-sur-Haine qui porte le nom du dernier soldat canadien tué nommé Georges Price. Donc, j’ai pensé faire la même chose ici. Honorer la mémoire de ce vaillant résistant qui a offert sa vie pour la liberté qu’on allait bientôt retrouver. »
Une demande a été introduite auprès du bourgmestre de La Louvière. L’octogénaire espère que son appel sera entendu.
« J’aurais voulu que ce soit aujourd’hui parce que c’est le 77ème anniversaire de sa mort. Malheureusement, ça a été trop proche. J’espère que l’on pourra le faire pour l’anniversaire de sa naissance, le 15 février 2022 ! »