Les employés de l'usine Audi de Forest n'ont toujours pas repris le travail, sur les 3000 employés, 1000 d'entre eux viennent du Hainaut, de la région du centre et de la région de Mons-Borinage. Après la restitution des clefs confisquées, ils attendaient avec impatience la réunion de ce mercredi.
La réunion de ce mercredi ne se sera pas passée comme prévu. Avec la restitution des clefs, les employés espéraient pourtant un geste de la direction, mais celle-ci reste fermement sur ses positions. Après 22 ans de bons et loyaux services au sein de l'entreprise, David Bastien ne comprend tout simplement pas comment les choses en sont arrivées là.
On est largement déboussolé, on a pris un vrai coup de massue. Témoigne David Bastien, opérateur de production Audi depuis 22 ans. On a appris début juillet qu'il y aurait une restructuration, mais là, c'est une fermeture qui s'annonce, nous sommes abattus.
La direction d'Audi reste inflexible
Les ouvriers ne s'y retrouvent plus, les délégués syndicaux ont quant à eux tenté de négocier avec la direction. Les employés de l'usine ne sont plus payés depuis ce lundi, et malgré de longues discussions pour parvenir à un terrain d'entente, aucun accord n'a pu être trouvé.
Actuellement, la direction voulait qu'on reprenne le travail à 100 % à partir d'aujourd'hui. Explique Carmelo Liberto, délégué syndical FGTB et employé de l'usine depuis 35 ans. La contrepartie, c'était que les employés soient de nouveau payés à 100 %, mais dans les conditions actuelles, il était impossible pour nous de respecter ces conditions.
Terminer la production, et puis ?
Et si les représentants syndicaux n'ont pas pu garantir ces conditions à la direction, c'est parce qu'ils soupçonnent une fermeture définitive une fois la production terminée, production que la direction tenterait de remettre en marche en jouant sur la corde sensible de l'espoir.
On nous parle d'investisseurs ou de repreneurs potentiels, mais hier lors de la réunion avec la direction, on a bien compris qu'il n'y avait pas de dossiers concrets pour le moment. Témoigne Carmelo Liberto. Mardi prochain, le 17, il y a un conseil d'entreprise. Les travailleurs attendent des réponses, mais je pense qu'on ne recevra pas de bonnes nouvelles.
"Avec tous les efforts qu'on a fournis, on estime qu'être traités comme des malpropres, c'est vraiment scandaleux !"
Les employés d'Audi restent donc toujours sans réponse quant à leur futur, mais en cas de fermeture, 3000 employés se retrouveraient au chômage, 1000 d'entre eux viennent de la région du centre ou de Mons-Borinage et espèrent toujours qu'en cas de fermeture, leurs revendications soient entendues.
On sait très bien que l'usine va fermer. Se résigne David Bastien. Maintenant, avec tous les efforts qu'on a fournis, on estime qu'être traités comme des malpropres, c'est vraiment scandaleux ! Nous, ce qu'on veut, c'est avoir une belle porte de sortie. Ensuite, pour la reprise de l'entreprise, si quelqu'un veut la reprendre, elle sera reprise.
Les employés du site Audi de Forest attendent donc la réunion du 17 septembre prochain pour avoir plus d'informations quant à leur avenir, la veille, le 16, une manifestation nationale sera organisée à Bruxelles nord pour revendiquer une politique d'industrialisation en Belgique et en Europe.