Ce lundi, il n’y aura pas de distribution de courrier, de lettres, de colis ni de journaux. Les syndicats feront grève toute cette semaine mais s’ils n’obtiennent pas de réaction positive de l’entreprise, le mouvement pourrait perdurer environ 3 semaines.
Les syndicats de la CGSP et de la CSC avaient déposé un préavis de grève avec échéance le 22 avril. Le 30 juin marquera la fin de la concession d’Etat pour la distribution des journaux. Les syndicats sont inquiets quant aux conséquences potentielles sur le personnel de Bpost. Une nouvelle réunion entre la direction et les syndicats aura lieu ce mercredi 24 avril.
Le secrétaire à la régionale du Centre CGSP-Poste explique que le nouveau patron de Bpost a un plan de déploiement des groupes Bpost à l’international qui n’est pas mauvais mais représente quelques soucis. Le directeur veut axer l’entreprise sur la distribution de colis mais pas uniquement aux citoyens, également aux entreprises. « Nous ne sommes pas contre cette évolution dans le futur mais c’est la vitesse à laquelle il veut la faire qui nous inquiète. Il veut faire du colis uniquement alors que l’on peut garder encore pendant quelques années la part de journaux qui nous revient. Il donne l’impression de vouloir tout bazarder dans les filiales et ne plus laisser aux facteurs que du colis et des courriers (plus de journaux). On a l’impression qu’il ne veut plus du reste des produits. S’il pouvait se défaire des courriers il le ferait. On veut que le changement soit raisonnable et non 25% de travail en moins comme s’est annoncé.» Le syndicat n’est pas contre ce projet mais veut que les produits reviennent en priorité aux postiers de Bpost et pas aux filiales de Bpost.
Pour l’instant, c’est l’ensemble de la distribution qui fait grève. Un mouvement de taille qui impliquera des impacts tels que la non distribution de colis, de journaux et de courrier soit 5 millions de lettres par jour. Une tournante s’effectuera dans les autres secteurs d’activités. Ce mardi par exemple ce sera le transport, mercredi les trieurs au centre de tri, jeudi le personnel des bureaux de poste.
« Avec une tournante, on espère que le directeur va comprendre à quelle vitesse on est d’accord d’aller. La négociation chez Bpost a toujours été sereine et là, elle ne l’est plus du tout. » explique Fabien Procureur, secrétaire à la régionale du Centre CGSP-Poste.
Concernant le projet de réorganisation sur la productivité et l'efficience maximale, l'entreprise assure comprendre les préoccupations de ses travailleurs.
"Nos activités postales traditionnelles, telles que les lettres et les journaux, subissent un déclin structurel et cette tendance est irréversible et nécessite des efforts d'efficience continus" souligne la société Bpost.
"Le contexte actuel, marché du colis concurrentiel et en constante évolution, nous oblige à évoluer toujours plus vite", poursuit-elle. "Sur le plan opérationnel, il s'agit de faire face avec souplesse aux importantes fluctuations des volumes de colis, tant sur une base hebdomadaire que saisonnière. En concertation avec les partenaires sociaux, des ajustements se font régulièrement au sein de l'entreprise et ce processus se poursuit, avec et pour les collaborateurs" développe Bpost.