Ce vendredi matin, aux alentours de 8h, un mouvement de grève spontané a éclaté devant le Lidl de Fayt-lez-Manage. Cette grève émotionnelle est due au licenciement d’une employée, estimé abusif par le CNE.
Depuis ce vendredi matin, un piquet de grève bloque le magasin Lidl de Fayt-lez-Manage. Il s'agit d'une action menée par un syndicat, les membres du personnel sont, quant à eux, encore actifs en magasin.
Ce mouvement de grève spontané a débuté vers 8h du matin en réaction au licenciement pour faute grave d’une jeune femme de 31 ans qui travaillait chez Lidl depuis sept ans. Pour Stanny Hermans, secrétaire permanent CNE, ce licenciement est abusif même s'il reconnait que la jeune femme a commis une erreur :
Il y a trois semaines, elle a reçu une note pour un retard de 14 minutes et le texte précisait qu’à la prochaine erreur de sa part, elle serait licenciée. En allant travailler il y a quelques jours, elle a éclaté un pneu de sa voiture et, prise de panique, elle a dit que c'était un accident au lieu de préciser qu'il s'agissait d'une crevaison. Son chef lui dit de se mettre en congé et deux jours plus tard, il lui signifie son licenciement pour faute grave. Ce n’est pas le premier licenciement donc il est temps de faire comprendre à la direction que nous n'allons plus accepter des licenciements pour des broutilles.
Les premières discussions avec la direction n'ont pas abouti
Une discussion téléphonique a déjà pu avoir lieu entre le syndicat et la direction mais ni la réintégration, ni le changement du motif du licenciement ne sont pour l'instant envisagés :
La DRH me dit qu’ils peuvent pas perdre la face et ne changeront pas le motif. La semaine dernière, un gérant a été licencié car son inventaire n’était pas bon. Aucun des 300 magasins n’a un bon inventaire donc s’ils commencent à licencier pour cela, je crains que sur les 12 000 personnes qui travaillent chez Lidl en Belgique, il n’y aura bientôt plus grand monde.
Parallèlement à ça, il y a trois semaines, une réunion nationale de concertation s'est tenue entre les syndicats et la direction afin de discuter d'une augmentation du nombre de contrats précaires (étudiants, intérimaires et CDD). Une demande que les syndicats ont refusé, préférant une augmentation du nombre d’heures des personnes à temps partiel.
Ils n’ont pas voulu nous entendre. Résultat : ils licencient. Puis lorsqu'une personne est licenciée, ils engagent des étudiants. Dans certains magasins, il y a plus de 30% d’étudiants or les conventions les limitent à 10%, ce qui est déjà énorme par rapport à la concurrence.
Les grévistes visent le Lidl de La Louvière
Depuis 11h, le Lidl de Chapelle-lez-Herlaimont est lui aussi bloqué. La CNE envisage également d'étendre leur mouvement à celui de La Louvière.
Le mouvement perdurera jusqu’à ce que l’on puisse avoir une solution acceptable. La réintégration est difficile à obtenir, mais c’est notre demande pour l’instant. Nous ne sommes cependant pas fermés à une négociation qui aboutirait à autre chose qu’un motif de licenciement pour faute grave.
Un porte-parole de la chaîne de supermarchés a tenu a préciser que la direction était ouverte à la discussion avec le syndicat :
Je ne peux pas donner de détails concernant ce licenciement mais je tiens à préciser que le dialogue est ouvert avec les différents partenaires sociaux, comme ça a toujours été le cas.