Les commerçants du centre de la Louvière poussent un coup de gueule. Les commerces sont trop souvent victimes d'incivilités causées par des zonards et autres marginaux. Ils sont une quinzaine à se mobiliser et à demander des réponses pour que des actions soient enfin menées contre ce fléau.
Des flaques d'urine devant l'entrée du magasin, des bagarres et du deal en plein jour et même parfois des insultes envers les clients. C'est le triste quotidien des commerçants de la rue Sylvain Guyaux. Aujourd'hui, ils sont une quinzaine à prendre la parole pour dénoncer un ras-le-bol général, certains envisagent même de déménager.
On ressent un ras-le-bol causé par la présence de ces personnes qui dégradent l'environnement commercial, social et surtout sécuritaire ! Dénonce Pino-Philippe Dentamaro, employé dans le secteur financier. Ils sont souvent alcoolisés ou sous l'influence de stupéfiants, parfois même les deux. Et on en a marre de leur présence constante devant les magasins, surtout qu'elle se remarque d'autant plus en cette période estivale.
Un hôtel victime de commentaires négatifs
Une présence néfaste pour les commerces, dont l'hôtel La Louve est le meilleur exemple. Depuis quelque temps, et ce, malgré son service réputé, l'hôtel subit des commentaires négatifs sur les sites de réservation.
Le problème, c'est que les gens écrivent ça sur Booking. Déplore Pietro, l'exploitant de l'hôtel La Louve. Les clients sont contents du service, mais ils ont tous le même point commun : ils expliquent que la nuit, ils n'ont pas su dormir, car ils entendaient des cris, des bagarres et d'autres choses causées par ces personnes sous l'influence de l'alcool.
Un manque de réaction ? La police répond
À quelques mètres de là, au salon de tatouage Dark Side Ink, c'est le deal en plein jour que l'on dénonce. Une activité rapportée à la police et même si les commerçants sont conscients que les forces de l'ordre patrouillent et font leur travail, ils dénoncent tout de même un certain manque de réactivité.
On sait qu'il y a des personnes qui squattent devant les magasins et qui consomment, mais à partir du moment où il n'y a pas d'atteinte à l'intégrité physique, on analyse ça à distance depuis les nombreuses caméras qui sont installées dans le centre-ville. Réagit Eddy Maillet, le chef de corps de la zone de police de La Louvière. Il est vrai que dans certains cas, on donne la priorité à d'autres interventions plus importantes comme cela a déjà été le cas où nous avons donné la priorité à un accident qui venait de se dérouler.
Déjà plus de 80 procès-verbaux quant à la consommation d'alcool en rue depuis le début de l'année
Un manque de réactivité reproché par les commerçants qui peut aussi s'expliquer par le manque d'effectif et de nouvelles recrues. Actuellement, il manque une vingtaine de policiers, ce qui réduit fatalement le nombre de patrouilles présentes dans le centre-ville. Pourtant, depuis le début de l'année 2024, la zone de police de La Louvière a déjà rédigé près de 80 procès-verbaux quant à la consommation d'alcool en rue.
Il faut savoir que la zone de police de La Louvière procède à près de 1400 arrestations par an, qu'elles soient judiciaires ou administratives, dans lesquelles on retrouve une bonne partie issue de ce public-là. Souligne Eddy Maillet. Néanmoins, au bout des 12h de l'arrestation administrative, s'il n'y a pas d'infraction judiciaire, la personne doit être relâchée et donc oui, elle va potentiellement reproduire les mêmes comportements. C'est l'une de nos tâches que de nous occuper d'eux et à ce niveau-là, je trouve que nous sommes assez réactifs.
Les commerçants proposent donc qu'un espace soit construit ou du moins attribué à ces personnes qui dérangent l'activité économique du centre-ville, affaire à suivre.