Ce matin à Seneffe, le personnel du service d'aides aux familles du CPAS était en grève. En effet, la moitié de l'effectif a exprimé son mécontentement devant les portes de l'établissement. L'attitude du directeur général et ses méthodes de travail sont remises en question.
C'est une enquête interne du directeur général jugée illégale qui est à l'origine de ce mouvement de grève. En effet, l'une des assistantes sociales est en arrêt maladie, mais pour vérifier son état de santé, le directeur aurait tout simplement téléphoné à ses collègues à tour de rôle.
On nous a appelés pour savoir si notre collègue était vraiment malade, mais nous ne sommes pas médecins, ce n'est juste pas possible ! Témoigne Cathy Lefebvre, aide familiale, elle aussi, au CPAS de Seneffe. On est là pour la soutenir et je suis fort dans l'émotion parce qu'on bafoue nos droits et qu'on ne peut pas se laisser faire.
Moi, on ne m'a pas téléphonée, car justement, je remplace cette personne qui est en maladie et donc on a estimé que je n'avais pas l'approche pour le faire. Mais je suis là quand même, parce que, que je sois son amie ou non, que je la connaisse ou non, ce qui n'est pas normal, n'est pas normal. C'est inacceptable selon moi. Affirme Laurence Sanchez, aide familiale elle aussi.
Des situations semblables dans le passé ?
L'employée en question est enceinte, malade et possède un certificat médical avec autorisation de sortie. Les employés du service d'aide aux familles dénoncent donc les méthodes de leur directeur général. Des méthodes qui pourraient créer des tensions au sein de l'effectif, d'autant plus que cela ne serait pas la première fois qu'un phénomène similaire se présente.
Il y a plusieurs années déjà, des employés ont dû se justifier de leur état de santé auprès du conseil de l'action sociale. Précise Calogero Morina, secrétaire régional à la CGSP. Il y a aussi un problème de forme, est-ce que ça va créer des tensions dans cette équipe-là ? Aide familiale est un métier difficile. Je pense qu'elles ont besoin de soutien plutôt que d'une situation qui peut créer des tensions entre elles.
Une violation du RGPD ?
Au-delà de l'enquête interne, une autre action choque profondément les membres du service. Pour être certain que l'employée en question est réellement malade. En plus de ses collègues, le directeur général aurait contacté une ancienne employée aujourd'hui retraitée. Une violation du règlement général sur la protection des données.
Ça me choque. Explique Calogero Morina. Une travailleuse, une fois qu'elle prend sa retraite, ses données sont protégées par le RGPD. De plus, en quoi une travailleuse qui ne travaille plus doit-elle se positionner sur le cas d'une travailleuse qui travaille, mais qui est aujourd'hui en certificat médical ? C'est illégal et c'est avoué par le directeur général.
Nous avons tenté à plusieurs reprises durant la journée de contacter la direction du CPAS, mais nos tentatives sont restées sans réponse.