Les travailleurs de Bpost sont en grève depuis ce lundi. Les différents services se relaient, un ras-le-bol général qui s’explique en grande partie par la décision du gouvernement fédéral de mettre fin à la concession pour la distribution de la presse écrite.
Vous ne recevrez pas votre courrier ni vos colis cette semaine. Les travailleurs Bpost sont en colère et dénoncent un manque de considération quant à leur travail. Le personnel organise donc une grève tournante. Après la distribution hier et le transport aujourd’hui, demain, c’est le service de tri qui fermera ses portes. Un blocage aux lourdes conséquences.
Plus rien ne bouge ! Affirme Fabien Procureur, délégué permanent Bpost (CGSP). On a renvoyé tous les produits vers le centre de tri et demain, ils ne bougeront pas non plus puisque les travailleurs en interne ne travailleront pas non plus. Plus rien ne bouge donc pendant au moins trois jours !
La faute aux décisions du gouvernement fédéral
Le service Bpost sera donc à l’arrêt jusqu’à au moins ce jeudi, une action conséquente, en réponse contre la décision du gouvernement fédéral de mettre fin à la concession presse écrite. Une concession qui assurait à Bpost, la distribution des différents journaux.
Au départ, c'était un appel d'offre avec des gagnants et des perdants. Maintenant, l'État a décidé de laisser le choix aux éditeurs de décider quelle sera l'entreprise qui fera le dernier kilomètre. On espère garder un maximum de journaux, mais les entreprises proposent de le faire par le biais d'une filiale et ça, c'est une ligne rouge qu'on vient de dépasser ! Fulmine Fabien Procureur.
"On va tout droit vers un bain de sang social".
Les travailleurs craignent donc pour leur emploi, mais la fin de la concession presse écrite n’est pas la seule raison. Depuis 2002, la poste travaille avec le logiciel Géoroute, un logiciel qui permet de créer des tournées de livraison du courrier et de colis. Seul hic, la direction de Bpost prévoit à terme de le réorganiser pour augmenter la productivité.
Jusqu'à présent, on a toujours su trouver des compromis avec l'entreprise, mais aujourd'hui, elle veut accélérer le mouvement sans respecter les accords en place. Nous, on considère qu'on va tout droit vers un bain de sang social dans le futur et qu'on va perdre énormément de postes de travail. Conclut le délégué permanent.
Une réunion devait avoir lieu ce mercredi avec la direction de Bpost, elle aura finalement lieu ce mardi après-midi. Les employés réclament 3 conditions pour lever la grève : une meilleure répartition du travail entre les filiales et les postiers, une garantie de non-licenciement sur le long terme ainsi qu’une garantie quant à la non-privatisation de l’entreprise. Si ces conditions ne sont pas réunies, la grève pourrait alors se poursuivre 2 à 3 semaines de plus.