Au carnaval de La Hestre, on a continué à battre le pavé malgré la désolation au cœur du folklore du Centre. Ce lundi matin, les cinq sociétés étaient de sortie ce matin entre tristesse et liesse car le carnaval au fil des ans marque le tempo de la vie.
L’ambiance y était , avec les tambours, les claquements des sabots et la clarinette qui déchire le ciel bleu. Des musiciens qui accompagnent les sociétés et ont eu aussi leur battements interrompus.
« Ca vous manquait ? Oui quand même il fallait tenir le coup ! » S’exclame un tamboureur
Battements interrompus par le covid mais aujourd’hui, c’est le lendemain d’un terrible ramassage à Strépy-Bracquegnies imprimé par la mort.
« Aujourd’hui votre ramon est solidaire ? Oui bi,n sûr, on n’a pas su faire sans avoir une pensée. D’ailleurs , à la demande de notre bourgmestre, nous avons fait une minute de silence pendant le rondeau pour les amis de Bracquegnies. C’est vraiment horrible. Pour le même prix, c’était nous qui pouvions être victimes lors du ramassage. Il n’y a pas de mots. On a eu les larmes aux yeux » S’émeut Romain Leleux, le Président des Amis du Folklore La Hestrois
Cinq sociétés qui avec leur membres ont imaginé des projets hors covid pour maintenir la flamme du folklore et les relations pour le jour où tout reprendrait.
« Oui, l’esprit du carnaval on a pu le maintenir. On était quand même trois jours avant, en 2020, et donc, ce n’était pas facile et suivre ces deux années là à maintenir les activités pour la société. On a eu des gilles qui ont été touchés par le covid. On a eu beaucoup d’amis touchés par le covid. Ici on ressort enfin de cette crise, du moins on l’espère, avec une reprise du carnaval. » Poursuit, Romain Leleux.
A La Hestre, on est fier d’avoir maintenu la flamme sachant que la vie croise aussi la mort.
« On pense surtout aux victimes de Strépy d’hier. Cela pourrait nous arriver mais cette année on revit après la crise sanitaire ». Explique Béatrice Saussez,
Participante au Lundi du carnaval.
Ce soir le cortège, comme presque chaque année. Demain le brûlage et le feu d’artifices.
« C’est une manière de poursuivre leur mémoire. Je parle en mon nom propre. La présidente de notre société est décédée il y a peu de temps. On voulait lui rendre hommage ce lundi. » Conclut Béatrice Saussez.
Michel De Backer