Déplacement en car obligatoire, dispositif policier important, parking peu accessible, matchs à guichets fermés… Les supporters de la RAAL La Louvière ont parfois bien des difficultés pour suivre leur équipe favorite à l’extérieur. Samedi soir à Tubize, ils étaient d’ailleurs très mécontents de leur traitement.
Les supporters de la RAAL souhaitant se rendre à Tubize samedi soir ont vécu un vrai parcours du combattant. Tout d’abord pour se procurer des places. Aucun guichet n’était ouvert le jour du match, il fallait donc passer par les locaux du club louviérois durant la semaine. Pour les fans expatriés loin de la région, c’était problématique. "Et ça nous demande une organisation supplémentaire", regrette Toni Turi, directeur général de la RAAL La Louvière.
Arrivé à Tubize, d’autres problèmes sont apparus. "On nous avait indiqué un parking mais il était rempli", explique Pascal, supporters des Loups. "Nous avons dû nous garer à l’emporte-pièce. Et ensuite pour rejoindre le stade, on nous a obligés à prendre un petit chemin étroit de plusieurs centaines de mètres."
Mohamed, un autre supporter, confirme le constat de Pascal. "Le parcours était sinueux et mal éclairé, c’était très dangereux. J’ai vu des personnes âgées en grande difficulté. J’ai dû allumer le flash de mon smartphone pour y voir quelque chose."
"On nous accueille comme si on était des délinquants"
Les fans des Loups regrettent aussi le dispositif des forces de l’ordre qu’ils jugent trop important. "Une trentaine de policiers tout équipé, c’est exagéré", indique Pascal. "On nous accueille comme si on était des délinquants", soupire Mohamed.
Depuis le début de la saison et même depuis plus longtemps, des mesures spéciales sont prises par les villes qui reçoivent le club de la RAAL La Louvière. Parfois, les supporters ne peuvent même pas se déplacer par leur propre moyen, le car est obligatoire. C’était le cas à Ganshoren début septembre. Les fans des Loups avaient alors boycotté le déplacement. "Beaucoup de supporters ratent des matchs à cause de ces mesures," soupire Pascal. "C’est dommage car ça fait longtemps qu’il n’y a plus eu d’incident." Mohamed trouve quant à lui la situation ridicule. "Il n’y a pas de match à risque en D2 amateurs ! C’est de la discrimination."
La RAAL souhaite être un relais
Toni Turi, directeur général de la RAAL La Louvière, regrette lui aussi cette situation. "C’est triste pour nos supporters mais aussi pour les clubs adverses qui ratent une plus belle recette", indique-t-il. "On paye la réputation de l’ancienne RAAL et les quelques incidents de la première saison. Mais depuis, les groupes d’ultras ont mis en place une organisation et ça se passe bien." Le club souhaiterait pouvoir être un relais avec les autorités locales. "Pour pouvoir mettre en place des mesures adaptées. Je pense que certaines communes qui n’ont pas l’habitude de recevoir autant de public visiteur ont un peu peur. Nous sommes parfois conviés aux réunions mais pas tout le temps. On souhaite instaurer un dialogue."
A. Mouchet