Calme et respect
Après une fin de semaine agitée et forte de tensions entre une partie de la presse, dont Antenne Centre, et les dirigeants de la RAAL La Louvière, le temps d’une mise au point est arrivé.
J’ai souhaité attendre la première diffusion de l’émission « le Septième » dédiée à Salvatore Curaba, ce dimanche à 12 heures avant de coucher ces quelques lignes sur les réseaux et sur notre site internet.
Je me plais à rappeler en préambule qu’Antenne Centre a été l’un des premiers médias à mettre en évidence le parcours remarquable de l’ex-footballeur Salvatore Curaba dans l’univers des entreprises qui gagnent. C’était en 2014 déjà. La démarche journalistique positive était bien réelle et elle n’a pas changé depuis. Reconnaissance et mise en valeur des talents et des atouts régionaux, quels que soient le secteur, la discipline, l’origine ou le cheminement des protagonistes.
L’invitation de Salvatore Curaba ce dimanche s’inscrivait dans la même lignée et avait pour objectif premier de saluer le titre d’Entreprise 2019 décerné le 7 octobre à EASI. Ce trophée n’est pas anecdotique et je suis entièrement d’accord avec le CEO de la société (et oui, ça arrive !) pour déplorer le peu de retour accordé par la presse audiovisuelle francophone à cette success-story. Mais, à la réflexion, ce « black-out » s’explique peut-être. A force de vouloir maîtriser la com, de pratiquer sans cesse l’autopromotion et de s’ériger en donneur de leçons doté de la science infuse et absolue, les risques de lassitude et de rejet deviennent aussi élevés que la valeur de l’égo. Le retour de flamme est toujours plus puissant que l’étincelle qui allume l’incendie, n’importe quel pompier le confirmera.
Retour à nos propos. J’ai attendu ce dimanche pour réagir car j’estime que le travail de la rédaction d’Antenne Centre est à apprécier dans sa globalité et non pas en picorant çà et là quelques éléments disparates, au gré de ses envies et velléités destructrices. Au niveau sportif, on ne juge pas un match de foot sur une seule occasion, qu’elle soit concrétisée ou loupée. Il en va de même de la crédibilité d’un média. Si vous voulez être honnête et parler ou écrire en connaissance de cause, merci à tous de considérer l’ensemble du travail des équipes d’Antenne Centre sur la durée et dans la diversité des points de vue exposés. Dans l’affaire Diarra-Curaba, comme dans d’autres !
Sur les faits récents, les tentatives de contrôle de la presse par Salvatore Curaba (et consorts), usant et abusant de menaces, d’intimidations voire de propos injurieux et diffamatoires envers Antenne Centre et ses journalistes sont purement et simplement inacceptables. Ces méthodes douteuses semblent par ailleurs en totale contradiction avec les valeurs prônées par la même personne dans sa gestion, tant au niveau professionnel que sportif. Cherchez l’erreur !
Pour paraphraser notre illustre contradicteur et placarder en double couche un verni de réalisme, je tiens également à préciser que l’ADN de la rédaction est de remettre au quotidien l’ouvrage sur le métier. La notoriété se tisse tous les jours, elle s’élabore sur la durée en faisant abstraction des poussées de fièvre qui sont régulières mais toujours passagères.
A Salvatore Curaba qui continue d’appeler de ses vœux un secteur médiatique cadenassé, je rétorque qu’une presse qui embellit la réalité et qui glorifie les édiles est une presse de propagande qui sévit dans les pays totalitaires. La rédaction d’Antenne Centre est libre et indépendante et honorée de pouvoir jouer son rôle dans un pays démocratique qui reconnait et protège ses activités par sa Charte fondatrice, sa Constitution.
Je me permets aussi de relever l’énorme contraction de Salvatore Curaba qui incite la presse à mener un travail d’investigation poussée dans les méandres du foot amateur mais qui se cabre tel l’insigne de Ferrari lorsque l’on dénonce une possible pratique irrégulière dans son propre club ! Je relève aussi un autre paradoxe ; celui de donner une ampleur considérable à une affaire pourtant qualifiée d’anodine. Pourquoi s’énerver, s’emballer, perdre sang froid et sens de la mesure pour une broutille au lieu de répondre en toute sérénité aux sollicitations légitimes des journalistes ?
Pour conclure, dans le cadre des relations futures dans un contexte de proximité, j’en appelle à un indispensable retour au calme et au respect des uns et des autres. Instaurer un black-out des dirigeants, joueurs et membres du staff à l’encontre de la presse est totalement contre-productif. Le public a droit à une information pluraliste que seule la presse dans son ensemble peut garantir.
Enfin, je réaffirme ici, haut et fort, que les journalistes d’Antenne Centre continueront à faire leur travail c’est-à-dire à rendre compte d’une réalité, à relater des faits, qu’ils soient positifs ou polémiques.
Le sensationnalisme n’est pas dans la ligne éditoriale d’Antenne Centre, mais la complaisance non plus !
Michel Bellefontaine
Rédacteur en chef