Quel est le point commun entre un artiste, la section soudure d'une école technique et un club de football ? La réponse est simple. Il s'agit d'une œuvre en métal qui ne manquera pas d'interpeller. Œuvre qui sera installée fin septembre à l'entrée du stade Saint Julien, le centre de formation et d'entrainement de la RAAL - La Louvière. Mais attention, comme l'artiste l'explique en souriant, ceci n'est pas un ballon ! Audrey Decroës et Nicolas Arias Arenas
L'heure de la rentrée n'avait pas encore sonné que, déjà, quelques élèves et les professeurs de la section soudure de l'Institut Technique Saint-Joseph La Louvière étaient de retour à l'école mais pas dans leur atelier attitré. La pièce à assembler étant trop volumineuse, 2 tonnes d'acier pour une œuvre qui va marquer.
« C’est un projet participatif qui rassemble les élèves, l’école, moi mais aussi des partenaires pour le financement pour aboutir à cette œuvre que j’ai proposé à la Raal. L’envie est de partager des principes mathématiques, un ballon qui n’est pas un ballon. » explique l’artiste Circo.
A la manœuvre, Circo, également soudeur de formation mais aujourd'hui artiste qui, à partir du métal casse les codes. Ainsi, ne vous y trompez pas, c'est d'ailleurs gravé dans la matière 'Ceci n'est pas un ballon', c'est un icosaèdre tronqué d'Archimède.
« Mon intention est de décloisonner les savoirs. Montrer qu’un footballeur peut devenir architecte, qu’un soudeur peut devenir footballeur. Mixer les connaissances, mixer les univers. » ajoute l’artiste
Un projet qui a immédiatement motivé les étudiants soudeurs, l'un d'entre eux fraichement diplômé et d'ores et déjà engagé a même demandé à son patron s'il pouvait débuter son premier emploi deux jours plus tard.
« Je suis venu donner un coup de main. Avoir la satisfaction de relever un défi et de le réussir. Le tout avant de me lancer dans le monde du travail. » témoigne Grégory, élève diplômé.
Il aura fallu un peu plus de deux jours pour assembler la structure, un véritable défi technique très riche sur le plan pédagogique mais aussi humain.
« Au fur et à mesure de l’ajout des plaques, la chaleur montait à l’intérieur plus les brûlures. Ce n’était pas très compliqué mais il y avait quand un bon niveau. » explique Alan, l’un des élèves qui entre en 7e.
« Nous sommes très fiers de nos élèves, voir qu’ils sont venus alors qu’ils n’étaient pas obligés, l’école n’ayant pas encore repris. Ce genre de projet est très motivant. Un véritable travail d’équipe. » témoigne Georges Cabosart, le professeur de soudure.
Sans oublier la destinée de ce projet. L'œuvre accueillera pendant de nombreuses années les sportifs sur le site de Saint Julien.
Allan témoigne : « ça permet aussi de mettre en valeur un métier en pénurie. Ça donnera peut-être l’envie à d’autres de s’inscrire. Et puis c’est chouette de se dire que c’est nous qui avons fait ça. »
« C’est aussi un hommage à mon oncle qui est décédé très récemment et qui était joueur à la RAAL. Je suis heureux d’y avoir participé. » explique Victor également élève de 7e.
Echange, mathématique, art, soudure et sport, des notions qui peuvent, de prime abord, sembler incompatibles mais qui, au final, se combinent avec brio.