Audi Brussels cessera de produire des voitures à partir du 28 février 2025. D'ici -là, aucun licenciement ne devrait avoir lieu. Les syndicats s'activent déjà pour étudier les pistes d'un plan social solide. Les travailleurs naviguent entre mince espoir d'un repreneur et résignation.
Nous avions rencontré David Bastien, mi-septembre. A l'époque, l'incertitude régnait toujours sur l'avenir du site d'Audi Brussels. Désormais, l'annonce est officielle, l'usine ne produira plus aucune voiture de la marque allemande après le 28 février 2025. Le Binchois accueille la nouvelle avec résignation.
On savait que l'usine allait fermer. Maintenant, on a une date précise. Ça ajoute beaucoup d'émotion parce qu'on se dit que c'est bientôt la fin et qu'il n'y aura plus rien après.
Une émotion mêlée à de l'incompréhension. Pour les travailleurs, la direction ne joue pas la carte de la transparence.
Elle parle toujours de restructuration et jamais de fermeture. Et ça, on comprend pas. Dès qu'il y a une annonce négative, elle essaye de remettre un peu d'espoir en disant qu'il y a un repreneur potentiel qui s'est manifesté. A force, on se méfie.
Après 22 années de travail pour le Groupe Volkswagen, David Bastien espère toujours, sans trop y croire, qu'une solution pourra être trouvée. D'ici là, les procédures suivent leur cours. Avec des réunions entre syndicats et direction pour discuter du plan social.
On en attend beaucoup. Audi, c'est quand même une grande multinationale qui a les moyens. Malgré la fermeture d'usines, ils ont encore fait beaucoup de bénéfices. Je pense que le traumatisme va être énorme pour beaucoup de personnes et j'espère qu'il y aura un plan social à la mesure de la catastrophe.
Si l'heure est toujours à l'émotion, David Bastien sait qu'il devra penser à une éventuelle reconversion. A 46 ans, il n'a pas le choix.