Les grenouilles et autres batraciens sont en pleine période de migration et retournent vers les mares pour y pondre. Dans la région, certaines espèces comme la grenouille rousse sont de moins en moins présentes, plusieurs bénévoles arpentent donc les bois pour recenser leurs pontes.
Ils sont 6 à s'être donnés rendez-vous ce vendredi matin pour partir à la recherche des pontes de grenouilles rousses, un travail fastidieux puisque ces pontes sont cachées dans les mares au milieu des bois, mais un travail nécessaire puisque cette petite grenouille se fait de plus en plus discrète dans nos forêts.
On va dans les milieux aquatiques pour voir s'il y a des pontes, et ensuite, il faut les compter, ce qui n'est pas toujours facile puisque les pontes ont plusieurs stades et qu'elles se dissolvent. De plus, il faut avoir l'œil pour les repérer et puis au milieu des mares, elles ne sont pas toujours très accessibles. Explique Simon Aucremanne, chargé de mission au contrat de rivière Senne.
Ce matin, 4 pontes ont été recensées et même si une ponte peut contenir jusqu'à 4000 œufs, plusieurs études démontrent que par ponte, seuls 10 individus atteignent l'âge adulte. Un nombre extrêmement bas et pour les grenouilles rousses, le constat est encore pire puisque d'autres éléments accentuent sa baisse de recensement.
Il y a de la prédation, bien-sûr, le changement climatique joue lui aussi un rôle puisque les grenouilles rousses pondent dans des zones peu profondes, l'assèchement de ces mares empêche donc de nombreux têtards d'atteindre l'âge adulte. Nous dit Roger Van Hecke, responsable de l'ASBL Les vies dansent.
"L'homme joue, lui aussi, un rôle majeur dans cette baisse de recensement !"
Plusieurs phénomènes naturels donc, mais l'homme a, lui aussi, un impact sur ce phénomène, actuellement, les grenouilles et autres batraciens sont en pleine période de ponte, mais pour pondre, ces animaux doivent traverser certains grands axes.
Pour pondre, les batraciens traversent les routes et se font écraser ! S'exclame Roger van Hecke. Il faut réagir et pour ça, il y a plusieurs dispositifs avec d'une part, des barrages pour récupérer les batraciens et d'autre part, le soir, des bénévoles se rassemblent pour faire traverser les batraciens et les sauver !
De nouvelles actions prévues en automne
L'année dernière, Roger et les autres bénévoles ont sauvé près de 3000 batraciens, mais tous n'ont pas eu cette chance. L'enjeu est donc colossal, c'est pour cette raison que plusieurs mares ont été construites au cours des dernières années, et que d'autres verront le jour dans les années à venir.
Nous sommes ici dans l'arboretum, où plusieurs mares ont déjà été créées, mais de notre côté, nous sommes déjà allés repérer plusieurs autres sites dans le bois de la Houssière pour qu'en autonome, avec l'aide d'autres bénévoles, nous allions créer d'autres mares pour les batraciens. Conclut Roger Van Hecke.
Des nouvelles mares qui favoriseront donc la sécurité des batraciens, mais qui faciliteront également leur recensement, puisqu'une fois recensées, ces pontes doivent être encodées pour permettre à des scientifiques d'établir des cartes de répartition par espèces.
- Si vous aussi, vous souhaitez jouer un rôle dans la préservation des batraciens et aider les bénévoles à recenser les pontes des grenouilles rousses et autres batraciens, une application mobile existe et s'appelle "ObsMapp".