L’école internationale du Shape section belge a eu l’honneur de recevoir et d’écouter hier après-midi Simon Gronowski, le dernier déporté belge encore en vie. Près de 400 élèves, sont restés suspendus à son récit extraordinaire et sont devenus par la même occasion des passeurs de mémoire.
Simon Gronowski : le dernier témoin belge de la Shoah inspire une jeunesse attentive
Un saut vers la liberté
Le 19 avril 1943, Simon Gronowski, alors âgé de 11 ans, échappa miraculeusement à l’horreur des camps d’extermination nazis. Alors que le convoi 20 le transportait vers Auschwitz, une attaque de résistants permit à sa mère de lui donner l’ordre de sauter du wagon en marche. Ce geste désespéré et héroïque lui sauva la vie, marquant le début d’un parcours qui allait le transformer en témoin vivant de l’Histoire.
Aujourd’hui, Simon Gronowski est bien plus qu’un survivant. Ancien avocat, docteur en droit, et pianiste de jazz, il sillonne les écoles pour transmettre son message.
Un témoignage qui marque les esprits
Devant les élèves de rhétorique de la section belge de l’École internationale du Shape, l’auditoire était suspendu à ses mots. Ses récits poignants, combinés à son optimisme, ont profondément touché les jeunes présents.
« Beaucoup d'émotion, beaucoup de larmes. C'est une chose à ne pas oublier. »
- Kashaya Wilson, élève
« Quand on voit une personne qui a vécu ça et qui le raconte de ses propres mots, c'est mieux qu'en lisant un livre. »
- Elena Yagci, élève
Pour Noémie Bricart, professeur d’histoire, cet échange représente un moment unique dans une vie scolaire :
« Je leur ai dit : vous allez rencontrer l’Histoire. C’est une chance rare de pouvoir écouter un survivant. »
- Noémie Bricart, professeur d’histoire
La transmission de la mémoire : un devoir essentiel
Cette intervention s’inscrit dans un programme pédagogique plus large consacré à la Shoah, comprenant des cours, des visites de lieux historiques comme la caserne Dossin ou le fort de Breendonk, et des voyages mémoriels à Auschwitz.
« Je n’ai pas apporté un message de chagrin, mais un message d’optimisme et de bonheur. »
- Simon Gronowski
Pour les élèves, ce moment restera gravé dans leur mémoire, comme le souligne Kashaya Wilson :
« L'histoire doit perdurer. On ne doit pas oublier ce qui s'est passé, sinon on sera condamnés à la revivre. »
- Kashaya Wilson, élève
Une rencontre empreinte d’émotion
La visite de Simon Gronowski a été vécue comme un moment solennel, tant par les élèves que par les enseignants. Noémie Bricart se souvient avec émotion :
« J’étais impressionnée par l’attitude des élèves. Ils réalisaient la chance qu’ils avaient. »
- Noémie Bricart, professeur d’histoire
À une époque où les témoins directs se font rares, la présence de Simon Gronowski a été un rappel puissant de l’importance de préserver et de transmettre la mémoire des atrocités passées.
Cette journée a été bien plus qu’une leçon d’histoire : une leçon d’humanité.