Le musée Ianchelevici accueille une exposition photographique sur la crise du Covid-19. Le photographe, Cédric Gerbehaye, est resté auprès du personnel soignant durant 14 mois. 58 clichés évoquent cette période qui a bouleversé nos vies. Les photos en noir et blanc sont touchantes et déroutantes.
Zoonose, titre de l’exposition de photos prises à Tivoli et à Jolimont. Elles témoignent pour la mémoire de la pandémie vécue par les patients et les soignants où les émotions et sentiments s’entrecroisent.
« En mars 2020, quand la pandémie se propage, j’ai décidé de me confiner. Je pars pendant trois semaines à la campagne et j’observe comme tout le monde les nouvelles, l’évolution de la situation. Dès mon retour, je décide de venir ici , dans la région du Hainaut ,où les chiffres sont les plus élevés. Je suis de Bruxelles et je décide de ne pas travailler. » Explique Cédric Gerbehaye, Photographe de l’exposition « Zoonose ».
Les photographies sont à la fois reportage ou portraits. Les situations sont ainsi personnalisées par des portraits. Le texte de Caroline Lamarche accompagne la réflexion du visiteur sur ce qu’on appelle la Zoonose à savoir une maladie transmise à l’homme par l’animal.
« En accord avec le Bourgmestre de La Louvière, j’ai eu accès aux services de première lignes : l’hôpital de Tivoli, l’hôpital de Jolimont, les pompes funèbres, la police pendant la première vague et je commence à travailler aux soins à Tivoli. » Poursuit Cédric Gerbehaye
Les photos et textes sont mémoire pour La Louvière, pour ses soignants et les familles touchées.
« Derrière ce travail qui peut apparaître comme simplement artistique et littéraire, il y a aussi une visée historique, c’est documenter une pandémie. C’est d’ailleurs le sous-titre de l’exposition « Zoonose ». Explique, Benoît Goffin le Conservateur du Musée Ianchelevici (MILL)
L’exposition est visible jusqu’au 26 mars au Ianchelevici. Des clichés qui frappent fort au cœur, à l’âme, des clichés pour l’histoire, conclut la présentation du musée.
« C’est impressionnant, c’est touchant, il y a beaucoup d’émotion. Il y a de très beaux textes de Caroline Lamarche, une écrivaine renommée. Donc, vraiment oui, c’est un très beau témoignage. J’espère que la population sera touchée. » Poursuit Benoît Goffin
Un travail en immersion durant 14 mois qui se concrétise également dans un livre à vous bouleverser.
« Suite à cette immersion longue, avec Caroline Lamarche qui a également passé du temps avec le personnel, c’est cette manière, le sens du sacrifice qu’a le personnel soignant. Le fait d’être en lien, en résonance avec les patients, de pouvoir être là, d’être à l’écoute et, pour moi, c’est un exemple et un modèle de citoyenneté, un modèle d’humanité et peut-être qu’ils ont sans doute plus à nous apprendre qu’être dans le soin. Être dans le lien, être là à l’écoute, parler aux autres à savoir à l’opposé d’une société individualiste, consumériste et de s’intéresser aux gens qui nous entourent. » Conclut Cédric Gerbehaye