À Seneffe, un phénomène inquiète : dans le vieux canal Charleroi-Bruxelles, les carpes meurent à vue d'œil. Pèche intensive, insalubrité, pollution : quelles sont les raisons derrière cet événement macabre ? Réponse avec un ancien pêcheur.
Une carpe morte qui flotte à la surface, c'est le triste paysage que Jean-Luc Monclus voit quotidiennement. Ce phénomène se veut de plus en plus fréquent, cette semaine, cette carpe est déjà la 7ᵉ que cet ancien pêcheur recense. Un phénomène qui ne touche que cette espèce.
Nous sommes en période de fraie. Avance Jean-Luc Monclus, un ancien pêcheur décidé à protéger l'espèce. Donc, comme une femme, lorsqu'elle s'apprête à accoucher, les derniers jours, elle n'est pas dans la meilleure forme de sa vie, eh bien chez les poissons, c'est la même chose, et le gros problème, c'est la surpêche, car elle est autorisée jour et nuit toute l'année. C'est inadmissible, c'est un non-respect de la faune.
Quid de la pollution et des plantes aquatiques ?
La surpêche comme seule responsable, certains se montrent plus sceptiques et parlent même de pollution, mais cette thèse est peu plausible puisque la carpe est la seule espèce à être touchée. Quelques mètres plus loin, trois autres carpes, mais cette fois en état de décomposition. Les carcasses sont entourées de lentilles d'eau, les plantes sont-elles responsables, Jean-Luc Monclus est catégorique.
Comme tous les êtres humains, les poissons ont besoin d'oxygène. Explique Jean-Luc Monclus. Les lentilles d'eau sont là pour ça. Elles nourrissent et elles permettent d'empêcher la lumière de pénétrer l'eau et de la réchauffer. Ça veut dire que l'eau reste plus froide et garde un maximum d'oxygène, donc non, les plantes ne sont absolument pas responsables de ce désastre.
"Retournons aux traditions ancestrales."
L'homme semble donc être le seul responsable de ce phénomène macabre, le riverain dénonce même les bouillettes de pêche fabriquées manuellement qui ne respecte pas toujours les normes quant aux produits à utiliser. Il attend désormais que des mesures soient prises pour réglementer la pêche en Wallonie.
Premièrement, on devrait interdire la pêche de nuit ! Dénonce le riverain. Il faut ensuite limiter le nombre de prises pour garder un équilibre au niveau de la population. Mais surtout, il faut laisser du temps de repos aux poissons, interdire la pêche pendant la fraie. Revenons aux traditions ancestrales !
Jean-Luc Monclus espère désormais que la région wallonne prendra ses responsabilités pour réglementer la pèche, car au cours des 3 dernières semaines, l'ancien pêcheur a retrouvé 15 carcasses de carpes et craint à terme que l'espèce ne disparaisse de nos cours d'eau.