Mardi, la Chambre du Conseil a tenu une séance à huis clos avec un enjeu très important pour les proches des victimes : vers un procès au tribunal correctionnel ou aux Assises ? C'était aussi la première fois en 829 jours que les proches des victimes ont pu s'exprimer devant un tribunal.
C'est avec beaucoup d'émotion que les proches des 6 victimes et des 37 blessés du drame de Strépy-Bracquegnies se sont rendus à Froyennes ce mercredi matin. Plus de 2 ans après le drame, c'est pour la première fois que ces personnes, dont la vie a complètement basculé le 20 mars 2022, se sont retrouvées directement confrontées aux auteurs de ce triste événement.
Ce jour-là, j'ai perdu mes parents et mon parrain dont j'étais très proche, j'ai perdu mes repères, j'ai tout perdu. Témoigne Lorena Cascarano. Je me suis retrouvée seule, en étant encore étudiante, face à de nombreuses responsabilités. J'ai encore aujourd'hui, du mal à réaliser que c'est vraiment arrivé.
Cette journée, elle est compliquée. Confesse Caterina Rotulo. On a beaucoup d'émotions et lui, il est là et ça fait mal, on a mal de le voir.
C'est à 9h et à huis clos qu'a commencé cette séance pour laquelle le parquet de Mons a retenu dans son réquisitoire les qualifications de meurtre et de tentative de meurtre à l’égard du conducteur du véhicule. Une qualification de non-assistance à personne en danger a également été retenue à l’égard du passager. Pour les proches des victimes, l'éventualité que le procès ne se déroule pas en cour d'assises est tout simplement inimaginable.
C'est inenvisageable que le procès n'aille pas en cour d'assises ! Il n'y a pas d'autres possibilités. Poursuit Lorena Cascarano.
J'espère qu'il aboutira en cour d'assises, car moi, en plus de tout cela, j'ai aussi perdu mon travail. Explique Caterina Rotulo. On m'a donné un C4, donc à cause de lui, j'ai tout perdu.
Mercredi, aucune décision n'aura été prise, mais toutes les parties civiles ont pu s'exprimer et une chose importante est à noter : autant du côté des proches des familles que du côté du parquet, tout le monde est unanime : ce drame n'est pas un simple accident de la route et Paolo Falzone et son passager doivent être renvoyés devant la cour d'Assises et répondre du chef d'homicide volontaire. La défense a tout de même demandé à ce que le procès soit renvoyé devant le tribunal de police et soit traité comme un accident involontaire, mais les avocats des parties civiles sont confiants des éléments rapportés pour que le procès aille en cour d'assises. La Chambre du Conseil suivra-t-elle l'avis du parquet ? La décision est attendue le 12 août.