Les centres d’archives privées, comme par exemple le Mundaneum à Mons, sont inquiets pour leur avenir. Dans une lettre ouverte au gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ils dénoncent un cruel manque de moyens. Parmi les centres signataires le SAICOM qui est installé à Bois-du-Luc.
Hébergé sur le site minier de Bois-du-Luc, l’asbl « Sauvegarde des archives industrielles, commerciales, ouvrières et minières » compte 3,5 km d’archives. Un trésor témoignant du passé industriel et minier du Hainaut. Sa mission : inventorier, valoriser et préserver des documents que consultent chercheurs, historiens, géologues, étudiants ou passionnés d’histoire. Aujourd’hui, c’est une collection de photos de mineurs qui a attiré ces deux Nordistes qui préparent un livre sur Vincent Van Gogh.
Mais derrière la richesse des collections, se cachent un cruel manque de moyen. Si 5 bénévoles viennent régulièrement épauler le 1,9 équivalent temps plein de l’asbl SAICOM, cela reste insuffisant et permet juste le paiement des deux salaires.
« Mais bon, voilà, on est assez motivé, déclare Isabelle Sirjacobs, la directrice de l’asbl. Donc quand il y a un déménagement d'archives à faire, on prend nos voitures. On repeint aussi les murs et on stocke des archives dans des caisses à bananes en attendant de pouvoir acheter de nouvelles boîtes. Pour le moment, notre budget est scellé, on ne peut plus ne plus rien acheter. »
L’asbl fonctionne avec un subside fixé en 2019 et qui n’a pas bougé depuis sauf pour compenser le coût de l’énergie. Cette année, un nouveau décret oblige les centres à introduire une nouvelle demande de reconnaissance. En espérant que les subsides suivent.
« On doit remettre notre nouveau dossier de reconnaissance pour la fin mars et on aura la réponse si notre dossier est accepté fin de l'année de cette année ci et avec avec les élections, on ne sait toujours pas si quel budget on va nous allouer. Aussi, pour 2025, on espère arriver à une un subside supérieur à ce qu'on ce qu'on a maintenant. Mais jusque-là, ça va être dur pour faire notre travail », déplore la directrice.
L’asbl rêve d’un subside qui permettrait d’embaucher un mi-temps, monter des expositions, faire des publications, accélérer la numérisation… Bref remplir ses missions de sauvegarde du patrimoine de papier.
Interpelée au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la ministre de la Culture Bénédicte Linard affirmait que les subventions allaient bien augmenter l’année prochaine et que le décret prévoit des fourchettes mieux en phase avec les réalités du secteur et correspondant mieux à leurs besoins. Elle assure que « l’éclaircie est en vue ».