Voici le moment d’entamer le premier des 5 sujets consacrés aux archives du Canal du Centre. Les Archives générales du Royaume les ont inventoriés et elles peuvent à présent être consultées par le grand public, ce que nous avons fait pour vous. Aujourd’hui, nous nous penchons sur le choix de la technique pour racheter le dénivelé entre Mons et la Louvière.
Les canaux houillers, le canal Bruxelles-Charleroi et le canal du centre, on en creusait déjà l'idée deux siècles avant l'inauguration du premier en 1832.
Pour le canal du Centre, il faudra patienter 75 ans de plus.
C'est que les ingénieurs sont confrontés à un défi majeur : racheter les 73 mètres de dénivelé entre Mons et La Louvière. Un sacré chantier qui pourrait leur apporter une jolie notoriété.
Joffrey Liénart, archiviste et auteur de l’inventaire : «Les ingénieurs ont essayé de répondre à cette question aussi afin de récolter une certaine gloire et chacun y va de son hypothèse. Ici, ce qui reste intéressant, c'est le monde des ingénieurs qui se retrouve dans la presse parce que c'est aussi très médiatisé.»
On étudiera aussi une suite d’écluses ou, déjà, un plan incliné mais c’est l’option de l’élévateur hydraulique ou écluse mobile défendue par l’ingénieur Duer, qui rédigera un rapport favorable à l’ascenseur, qui l’emportera.
« Il va se baser sur le modèle d'Anderson, en Angleterre, dans le Nord-Ouest de l'Angleterre. Il est déjà en fonction depuis 1865 et l'ascenseur des Fontinettes en France va aussi prendre ce modèle pour répondre aussi à un problème de déclivité trop importante .En fait, on a construit le premier ascenseur en 1888 et par la suite, les ingénieurs vont encore faire des voyages d'étude, notamment dans le nord de l'Amérique pour aller voir les ascenseurs sur place », détaille Joffrey Liénart.
Avantage de l'ascenseur : "L'immense économie de temps. A Anderton, on peut passer deux bateaux dans chaque sens en huit minutes seulement. Ailleurs, pour un seul bateau, il faut une heure et demi, soit dix fois plus longtemps. Les bateaux allant dans une direction n'ont jamais à attendre ceux venant en sens contraire. Il est en effet indifférent que l'un des sas contienne un, deux ou aucun bateau"
E. Verhelle