La Fédération Wallonie-Bruxelles a dévoilé son budget. Le secteur du livre est l'un des seuls à bénéficier d'une revalorisation importante. Une bonne nouvelle pour les éditeurs littéraires mais sera-t-elle suffisante ? Emile Lansman, éditeur, analyse les chiffres pour nous.
Le secteur littéraire francophone belge est plutôt dynamique, mais il souffre. De nombreux éditeurs des littératures dites conventionnelles de théâtre et de poésie constatent une perte d'intérêt pour leurs publications. Une situation aggravée par un soutien institutionnel limité, précise Emile Lansman, éditeur.
En Fédération Wallonie-Bruxelles, depuis 2009, le secteur du livre, langues et lettres n'a plus été revalorisé. C'est le plus petit secteur dans le budget de la Fédération Wallonie Bruxelles.
C'est donc avec beaucoup d'intérêt et de crainte que le secteur attendait les chiffres du budget 2025 de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Un budget accueilli favorablement par l'éditeur.
Pour le secteur qui nous concerne. Il y a quand même une augmentation de 40 %, ce qui est intéressant pour mettre en chantier le nouveau décret qui est glabalement positif pour les auteurs, les éditeurs et les lecteurs.
Mais cela ne résout pas tout, explique Emile Lansman. Si les aides octroyées augmentent de 100 % pour soutenir des projets ponctuels, elles n'augmentent que de 10 % pour le soutien pluriannuel,destiné à offrir des perspectives aux éditeurs.
L'association des éditeurs belges demandait le contraire. Les aides pluriannuelles permettent de stabiliser l'emploi et d'en créer. Mais aussi d'oser prendre des risques. Pour les éditions Emile & Cie, nous développons un programme et une convention de 5 ans.
Le développement des liens avec l'enseignement, la prise en compte du travail de sauvegarde du patrimoine effectué par les éditeurs, la fin de la course effrénée à la nouveauté, la valorisation des ouvrages existants sont autant de revendications du secteur. Quant à la situation de l'éditeur de la Hestre, elle reste précaire, malgré la réputation de la maison et les récompenses remportées, il lui manque 20.000 à 25.000 euros pour terminer l'année en équilibre.
Pour nous, rien n'est gagné. Nous avons eu quelques ouvertures qui nous permettraient, peut-être, de trouver cet argent sur des budgets annexes et sur le fait que nous représentons la Fédération Wallonie-Bruxelles de manière très positive à l'extérieur. On est encore optimiste, mais ça commence à être lourd à porter.
Les prochaines semaines seront donc déterminantes pour l'avenir de la maison d'édition.