L' ISSEP a dévoilé les résultats des prélèvements sanguins, collectés auprès d'habitants de Chièvres et de Ronquières, entre janvier et mars 2024. A Ronquières, 3.9% des personnes testées dépassent un seuil au-delà duquel le risque accru d'effets indésirables se manifeste.
Mesurer l'exposition personnelle des citoyens des zones de Chièvres et de Ronquières aux Pfas, comparer ces chiffres à ceux de de la population wallonne et les jauger par rapport à des valeurs seuils proposées par le conseil scientifique indépendant, voilà les trois principales tâches confiées à l'Institut Scientifique de Santé Publique. Les résultats préliminaires des prises de sang sont désormais connus. Ingrid Ruthy, chargée de projet explique :
On a recherché 19 PFAS. Il y en 6 qu'on retrouve peu dans les échantillons. Mais, à côté de ça, pour certains PFAS, on voit que la population de Ronquières est plus imprégnée que la référence wallonne. Pour d'autres, à l'inverse, le corps des habitants de Ronquières présente une imprégnation plus faible que la population wallonne.
Chiffre étonnant face à la médiatisation de la crise, ils ne sont que 152 résidents de la zone de Ronquières à avoir participé à l'étude. A peine 10% de la population concernée. Parmi ces volontaires, il s'avère que 3.9% dépassent le seuil de 20 microgrammes par litre de sang au delà duquel il y a un risque accru d'effets indésirables. A titre de comparaison, ils sont près de 29% à Chièvres. Ces personnes sont invitées à consulter un médecin dans les prochaines semaines pour un suivi approfondi. De leur côté, les scientifiques poursuivent leur travail d'analyse du biomonitoring, comme le précise Corinne Charlier, présidente du conseil scientifique indépendant :
Les riverains ont complété un questionnaire sur leurs habitudes de vie. On va croiser cela avec les résultats pour trouver les éventuelles autres sources de contamination.
Car au delà des Pfas détectés dans l'eau de distribution, de nombreuses autres sources d'exposition sont à éviter. Une précaution valable pour tous les citoyens. Le consommation d'eau en bouteille en verre reste recommandée aux femmes enceintes et aux enfants en bas âge. Quant aux fruits, légumes et œufs produits à domicile, il est préférable d'attendre les résultats des analyses du biomonitoring environnemental avant de les consommer.