L'avenir du transport de marchandises par voies fluviales dépend peut-être de petits bateaux. En tout cas, plus petits que les péniches imposantes que l'on peut souvent apercevoir sur les canaux. Le PACO, le port autonome du Centre et de l'Ouest, participe d'ailleurs à une des tests qui vont permettre de vérifier la rentabilité de la Navigation à Petit Gabarit.
Le constat interpelle. Le transport fluvial semble avoir atteint ses limites. Pour lui redonner une vitesse de croisière digne de ce nom, le SPW mobilité et infrastructures a décidé de s'intéresser à la navigation à petit gabarit. Entendez par là, des bateaux plus petits, comme ces watertrucks, capables d'atteindre des endroits autrement inaccessibles et ainsi concurrencer le transport routier.
"On a fait des bateaux de plus en plus grands pour plus de rentabilité, explique Thierry Ledent, Directeur des Recherches hydrauliques au SPW Mobilité et Infrastructures. Ces bateaux ne peuvent pas accéder partout sur notre réseau de voies navigables contrairement à des bateaux plus petits. Mais, pour un petit bateau, il faut un capitaine, un matelot,... et on se demande si c'est encore rentable aujourd'hui. Nous pensons qu'en les intégrant dans une multimodalité améliorée, ça peut être concurrentiel aux poids lourds. Dans un petit bateau, on peut mettre l'équivalent de la cargaison d'une douzaine de semi-remorques et ils peuvent aussi accéder aux voies d'eau situées en centre-ville."
Reste donc à savoir si ce modèle est rentable. Pour cela, un projet-pilote a été lancé fin 2020. Une première phase a permis de déterminer les quais qui pourraient être utilisés, comme celui de Garocentre. La deuxième phase vient de débuter. Il s'agit cette fois d'en vérifier la faisabilité grâce à une série de tests.
"Grâce à nos partenaires, nous pouvons utiliser deux barges qui vont faire 800 kilomètres pour cinq clients et transporter plus d'une centaine de milliers de tonnes. En faisant ce test, nous allons pouvoir calculer la rentabilité et voir s'il y a un avenir pour cela. Nous en sommes convaincus mais il faut le prouver."
Et pour le prouver, d'autres tests vont suivre. Les conclusions sont attendues pour 2023.
J. Hannon