Un chantier de fouilles archéologiques s’est ouvert dans le centre de Soignies. Il s’agit de partir à la recherche de l’histoire de la cité mais aussi de faire découvrir le travail des archéologues en associant professionnels et bénévoles et surtout en permettant au grand public de le visiter.
La Cité des Jeunes est au cœur de la ville, à un jet de pierre de la Collégiale millénaire. C’est là que se rassemblent les mouvements de jeunesse. Et le projet de construction de sanitaires a alerté les passionnés d’histoire locale. Il y a trente ans, des fouilles avaient mis à jour des monnaies du 17ème siècle mais aussi des éclats de tuiles gallo-romaines. Le site avait donc été occupé bien avant la fondation de la ville par saint Vincent.
Le chantier n’en est qu’à son début. Après avoir démonté la chape de béton, les archéologues s’attaquent dans les règles de l’art à la cour en brique construite à la fin du XIXème siècle.
« Si on pouvait retomber sur des éléments tels que dans les années nonante, ce serait formidable, s’enthousiasme Maxime Gabriel, du Cercle d’Histoire et d’Archéologie local. Nous, notre but, c'est de documenter à la fois l'histoire du site et le développement général de la ville de Soignies tout en initiant le public à l'archéologie. On n’a aucun document qui atteste qu'on va tomber sur un mur ou qu'on tomberait sur des éléments qui auraient un lien, par exemple avec le cimetière qui est voisin. »
Particularité du chantier, il associe des professionnels et des bénévoles, des volontaires passionnés d’histoire et des bacheliers en archéologie de l’UCL en stage.
« Il y a un aspect historique, mais aussi l'aspect technique manipuler les outils, par exemple. C'est vrai que c'est quelque chose qu'on apprend en cours, mais avec le covid, on était surtout derrière notre ordinateur. C'est vraiment une première pour moi et j'aime beaucoup » commente Emmanuelle, bachelière en Archéologie.
Pour Mathieu, c’est une grande première : « On n'a pas toujours la possibilité, en tant que bénévole, comme personne lambda de venir travailler sur un chantier de fouilles. C'est la première fois. Je sais pas du tout dans le milieu. Je suis cuisinier et c'est intéressant de venir une fois voir un peu comment ça se passe. »
Première contrainte pour ces bénévoles : utiliser correctement le matériel, ce qui est parfois moins évidement qu’il n’y parait.
Ensuite, il y a bien sûr le respect des principes de base de la fouille archéologique.
"Ce que je leur ai appris, c'est vraiment la base de la stratigraphie. Faire attention à reconnaître une couche. Donc la manière de reconnaître une couche, c'est les trois C, la couleur, la composition et la consistance. Une fois que vous avez une de ces choses qui est différente, vous êtes sur une couche différente » expose Camille Brunin, l’archéologue responsable du chantier.
La volonté des promoteurs du chantier est d’initier le grand public à l’archéologie. Les Sonégiens passionnés par l’histoire de leur cité pourront bénéficier d’une visite guidée gratuite le mercredi de 14 à 15h et le samedi jusqu’au 19 mars de 16h30 à 17h30. Avec, qui sait, la découverte des vestiges qui révéleront un épisode méconnu de la cité de saint Vincent.