C'était le choc, ce matin, à l'annonce du licenciement collectif de 245 travailleurs du site Avery Dennison de Soignies. L'entreprise (ex Mac-Tac) qui produit notamment des étiquettes autocollantes et de rubans adhésifs industriels, souhaite recentrer son usine sonégienne sur la composante graphique de son activité.
245 emplois perdus sur un total de 556 travailleurs, d'ici la fin 2024. Soit plus de 200 ouvriers et 38 employés du site sonégien d'Avery Dennisson. Voilà ce qui a été annoncé par la direction au cours d'un conseil d'entreprise extraordinaire, ce mercredi matin, face à des représentants des travailleurs médusés.
" C'est vraiment une annonce qui nous a tous surpris. Même si on avait un peu de chômage économique, on ne s'attendait vraiment pas à avoir une annonce qui représente la perte de 50 % de nos emplois " regrette le président de la délégation syndicale Fabian Caci.
De l'émotion, de la tristesse et de la frustration largement compréhensibles, de l'aveu même du directeur du site sonégien d'Avery Dennison, Louis Calcagni. Mais, selon lui, la multinationale n'a pas le choix. A l'image d'autres sites du groupe, l'usine hennuyère doit spécialiser son activité et être modernisée pour redevenir compétitive dans un marché particulièrement morose.
" L'objectif du conseil d'entreprise de ce matin, c'était de leur dire quelle était notre vision pour ramener ce site à une véritable profitabilité. Ça passerait par des transferts de business non profitables ici, mais qui le seraient sur d'autres sites. Par contre, il faut investir massivement sur ce qui fait notre force à Soignies. C'est-à-dire tout le business graphique. On a le métier, on a les compétences et on a des machines qui sont déjà performantes. L'idée est d'investir massivement, à très court terme, sur ces machines là pour nous développer et être les meilleurs sur le marché."
De son côté, la représentation syndicale voit dans l'automatisation de l'activité, une manière d'augmenter, plus encore, une rentabilité déjà existante.
Si les relations se veulent courtoises et constructives entre représentants syndicaux et direction, la confiance est fragile.
" La direction doit nous nous donner des garanties ", confirme Fabian Caci. " Je ne veux pas qu'on revienne lundi et que des machines aient disparu. On sait bien que les multinationales ont cette facilité et les moyens de le faire."
Aujourd'hui la phase d'information et de consultation est lancée. Viendra ensuite le temps des négociations. Une période que la FGTB souhaite aborder sereinement.
" On n'est pas des kamikazes. Je crois qu'on a fait deux grosses restructurations en faisant un seul jour de grève. Notre but n'est pas de faire grève. Notre but, c'est de respecter l'humain. Tant que nos travailleurs sont respectés, on agira en conséquence et de la façon la plus intelligente " conclut Fabian Caci.
N. Elet