En 2019, alors que Keramis devient partenaire du salon de la céramique contemporaine à Paris, le prix résidence est créé. La première lauréate sera Alice Lothon qui gagne ainsi une résidence dans le musée louviérois. La suite se joue aujourd’hui avec l’ouverture de l’exposition Grande Ourse et une constellation de pièces dont la plupart ont été réalisées sur le site. Nathalie Roland et Thomas Jadin se sont projetés dans l’univers de l’artiste.
Dans l’exposition Grande Ourse, on peut dire sans détours que l’artiste française Alice Lothon s’est nourrie, et pas qu’un peu, de sa rencontre avec Keramis.
"J'étais si bien dans le musée parce qu'il y a à la fois l'espace de l'atelier et toutes les collections. Les décors propres à Boch, j'avais au départ envie de les mettre dans toutes mes pièces. Petit à petit je suis quand même revenue dans mes baskets. C'est la première fois que je travaille dans un musée, c'était formidable."
C’est la blancheur et l’étendue de la salle de l’étage qui a, en partie du moins, guidé la céramiste vers une création foisonnante mais non désordonnée. Elle nous a expliqué créer plusieurs pièces en même temps. On y retrouve aussi ses collages.
"Finalement, en accrochant, je me suis aperçu que je recrée le chemin de l'exposition comme je les ai faites. Sinon ça s'appelle Grande Ourse et du coup, ça s'accroche un peu en constellation."
Une alcôve présente des pièces imaginées sur une thématique qui a attiré l’intérêt de Sofiane Laghouachi. Il a également été accroché par l’humour qui traverse le travail de l’artiste.
"Beaucoup d'artistes ont utilisé le tarot en redéclinant un jeu de cartes. Ici on a quelque chose d'assez différent, elle utilise des objets du quotidien et ça crée des associations assez intéressantes. Elle est collagiste au départ, avec des associations proches des surréalistes."
Un partage impromptu amène une autre artiste française à exposer jusqu’au 13 mars aux côtés d’Alice Lothon. Avec « A quoi ça tient ? », Camille Nicolle étale littéralement une œuvre qui assure que le tout et le rien ne font qu’un, que le plein et le creux sont égaux, qu’une pièce peut prendre son indépendance et prendre la place d’une autre selon le bon plaisir du visiteur. L’œuvre fait déjà un carton chez les enfants.
N. Roland