A l'apogée de l'essor industriel, de nombreux bâtiments et ouvrages d'art ont été édifiés le long des cours d'eau. Aujourd'hui, certains de ces sites sont à l'abandon mais pourraient retrouver une nouvelle vie. Depuis deux ans, des étudiants de l'U-Mons et de l'Université de Lille élaborent des pistes de recyclage de ces friches fluviales, dans le cadre d'un projet Interreg Blue. Des recherches qui font l'objet d'une exposition, à La Louvière.
La commission européenne a émis le souhait de stopper l'urbanisation de nouvelles terres à partir de 2050. Par déduction, les friches deviendraient alors les seuls espaces disponibles pour construire ou aménager les projets du futur. Un défi et des opportunités que l'U-Mons et l'Université de Lille ont étudié ces deux dernières années, sous le contrôle de Kristel Mazy, chargée de cours d'Architecture et d'Urbanisme :
" Ces friches ont d'autres qualités que de représenter un terrain à bâtir. Elles contiennent une biodiversité spécifique, une bonne connexion aux réseaux de transport, la trace de nos mémoires et de celle des villes. Il faut sensibiliser les gens à cela."
L'exposition "Les friches au fil de l'eau" présentée à la maison des Associations de La Louvière propose de découvrir le résultat des réflexions menées par les étudiants de la Faculté d'Architecture et d'Urbanisme des universités partenaires du projet. A travers les exemples de Lille et la Louvière :
" On a fait beaucoup de cartographie pour comprendre les lieux. Des étudiants ont aussi produit des projets. Economie circulaire, mise en valeur d'élément patrimoniaux, protection de la biodiversité, ..."
Les propositions formulées pourraient constituer de bonnes bases d'analyse pour les villes concernées. Jacques Gobert, Bourgmestre de La Louvière :
" C'est une chance d'avoir des étudiants qui ont pu aborder les friches avec leurs idées, sans devoir tenir compte des contraintes financières. Il faut parfois oser. On peut puiser des idées intéressantes dans leur démarche."
L'exposition est accessible jusqu'au 26 novembre prochain. Elle s'adresse au grand public mais est parfaitement adaptée aux visites pédagogiques d'élèves du secondaire, dans le cadre de leur cours d'étude du milieu. Un atlas commenté des friches fluviales et plusieurs jeux pédagogiques ont par ailleurs été créés pour compléter la visite.
N. Elet