Ce lundi, les élèves de l'institut technique Saint-Joseph de La Louvière ont vécu une après-midi particulière : pas de cours au programme, mais une rencontre avec Simon Gronowski, survivant de la Shoah. L'occasion pour eux de découvrir son histoire, celle de la seconde guerre mondiale, mais surtout de comprendre l'importance des prochaines élections.
Déporté le 19 avril 1943, Simon Gronowski est le dernier survivant de la déportation Belge. 81 ans plus tard, il s'en rappelle encore et suite à la montée de l'extrémisme partout en Europe, c'est avec son histoire qu'il sensibilise les plus jeunes aux dangers de l'extrême droite.
L'extrême droite, c'est le chemin vers le racisme, le nazisme, l'antisémitisme dont j'ai été victime, mais c'est surtout le chemin vers la haine. Elle est extrêmement dangereuse pour tout le monde. Explique Simon Gronowski, survivant belge de la Shoah.
C'est vrai que ce que Monsieur Gronowski a expliqué, ça fait vraiment réfléchir par rapport à l'extrême droite qui grandit partout dans le monde et même ici en Belgique, en Wallonie et en Flandre. Poursuit Malik, un élève de l'Institut Saint-Joseph.
Et si Aujourd'hui, Simon Gronowski sillonne l'Europe entière pour raconter son histoire, c'est parce qu'il s'est échappé du 20ᵉ convoi, son train de déportation vers Auschwitz-Birkenau. En effet, la nuit de sa déportation, le train est attaqué par des résistants Belges.
Ça a poussé des hommes de mon wagon à se libérer eux-mêmes ! Moi, à ce moment-là, je dormais par terre, dans les bras de ma mère, et ils ont réussi à ouvrir les portes du wagon depuis l'intérieur. Ma mère m'a alors pris par le bras et m'a fait sauter du train, donc je me suis évadé. C'est un miracle, car je n'avais que 11 ans à l'époque ! Témoigne Simon Gronowski.
Aujourd'hui, Simon Gronowski est âgé de 92 ans, mais il lui aura fallu près de 60 ans avant de prendre la parole. En effet, ce n'est qu'en 2002 qu'il décide finalement d'écrire les atrocités vécues pendant la guerre et depuis lors, il s'est fait la promesse de transmettre son histoire aux nouvelles générations.
J'estime que c'est mon devoir de témoigner, de mettre les jeunes en garde, c'est un privilège et je dirais même que c'est une mission ! Ça me permet d'apporter un message positif et surtout un message de paix. Précise Simon Gronowski.
C'était vraiment marquant qu'il nous explique comme ça ce qu'il a vécu, qu'on comprenne à quel point c'était une période difficile. Ça a aussi répondu à beaucoup de mes questions par rapport à la façon dont ça se passait dans les camps de concentration ou ce qu'ils pouvaient ressentir dans les trains, etc. Explique Malik Ruttar.
Tant de questions auxquelles Simon Gronowski aura répondu durant près de deux heures, mais si l'Institut Saint-Joseph a mis en place cette conférence, c'est également pour briser les stéréotypes liés à l'enseignement technique.
On a un public qui est réputé difficile, mais vous l'avez vu pendant la conférence, il n'y a pas eu un bruit, ils étaient tous attentifs et quand il s'agissait de poser des questions, ils se sont levés et ceux qui n'ont pas osé sont quand même allés voir Simon Gronowski après la conférence pour lui parler. Aujourd'hui, je crois qu'on a fait bien plus que semer une graine. Conclut Laurence Chevalier, professeur de français à l'Institut Saint-Joseph.