L'Institut Technique de Morlanwelz, une établissement scolaire connu dans notre région qui a longtemps souffert d'une image négative. Pourtant, les choses changent notamment face aux défis que la prochaine législature réserve à ce type d'enseignement. Audrey Decroës et Carlo Schirosi
L'Institut Technique de Morlanwelz, une école qui propose un éventail d'options des plus impressionnants. Métiers du bâtiment, de la chimie, de l'industrie, mécanique, électricité mais aussi vente, secrétariat, comptabilité et la liste est encore longue. Autant de possibilités en technique ou professionnel en fonction du degré qui sont organisées plein exercice, comprenez 5 jours par semaine à l'école ou en alternance à raison de deux jours à l'école et trois en entreprise.
"Au niveau du plein exercice, nous avons un peu moins de 700 élèves. Et au niveau de notre enseignement en alternance, sur nos trois sites, nous sommes à environ 350 élèves" dénombre Céline Verstraeten, la directrice de l'ITM.
Bref, un millier de jeunes encadré par quelque 150 professeurs pour une école à laquelle on colle encore trop souvent une étiquette sulfureuse. Et pourtant, l'ambiance dans les salles de classe, les ateliers et les couloirs est désormais empreinte de bienveillance. Depuis 2009, l'équipe éducative a quelque peu révolutionné le fonctionnement de l'école avec le projet P45 qui a vraiment amélioré les choses.
"Chez nous, les périodes de cours durent 45 minutes et non pas 50. Et toutes les minutes récupérées, période après période, sont utilisées les jeudis après-midi" explique la directrice.
Projets sportifs, culturels, citoyens mais aussi remédiations, les élèves ont le choix. D'autant que ces activités tendent vers la gratuité. Il ne faut pas se voiler la face, l'ITM accueille des élèves parfois plus fragilisés.
"Un public qui est aussi parfois fragile au niveau de son rapport à l'école, avec un combat perpétuel contre l'absentéisme qui est malheureusement parfois trop présent chez bon nombre de nos élèves. Et une école comme la nôtre a vraiment sa place dans le paysage scolaire et dans le paysage de la formation de nos jeunes. Parce que nos professeurs, en plus d'être enseignants et experts de la discipline qu'ils enseignent, sont aussi des éducateurs profondément humains" insiste Céline Verstraeten.
Et donc même si les liens avec le monde de l'entreprise représentent une belle opportunité d'améliorer les performances de formation. Ce même monde l'entreprise ne peut en aucun se substituer à l'enseignement technique et qualifiant qui en plus des compétences métiers transmet les compétences humaines et sociales. Un défi de taille que les professeurs relèvent au quotidien et cela malgré les incertitudes quant à leur futur. L'arrivée du tronc commun à l'horizon 2028 suscite énormément d'inquiétudes.
"Parce que le tronc commun implique la disparition de la troisième technique et professionnelle. Évidemment, au niveau de mes collègues, et je les comprends, il y a une réelle inquiétude au niveau d'une potentielle perte d'emploi pour certains d'entre eux, avec l'évidente réduction d'heures de l'option" déclare Céline Verstraeten.
Et force est de constater qu'en la matière, le corps enseignant reste sans réponse malgré de nombreuses interpellations au niveau politique. Mais malgré cela, l'enseignement technique et qualifiant se veut ambitieux. A l'image de cet autre combat qui est mené, celui de la place des filles et jeunes femmes dans les sections de leur choix. La société évolue en ce sens et l'ITM entend bien être un acteur de ce changement.