Si le nouveau look de l'Eglise Saint-Martin vaut le détour, la cure de cette église n'est pas en reste. Elle présente un patrimoine intéressant, témoin notamment du passé minier du quartier. Un patrimoine que le curé de la paroisse voudrait pouvoir préserver.
Elle se situe à quelques mètres seulement de l'Eglise Saint-Martin. Une pièce dont la richesse vaut surtout par le témoignage qu'elle livre sur le passé de ce quartier de Strépy-Bracquegnies. Nous sommes ici dans la cure de l'église. Ce qui frappe en premier lieu dès qu'on y pénètre, ce sont ces peintures qui recouvrent les murs et le plafond.
"Cette pièce fait partie du patrimoine, estime le Père Etienne Ntale, curé de la Paroisse. C'est dans cette cure qu'a habité le premier curé, Marcel Dutrieux. Il est l'auteur des peintures que vous pouvez voir dans cette pièce. Elle est vraiment particulière. Il y a la représentation de l'histoire biblique mais aussi l'histoire de la région."
Une histoire marquée par le passé minier. Le plafond de la cure présente une peinture qui en dit long sur les relations entre les religieux et la direction du charbonnage de Trivières. Le visage de la vierge qui y est représentée a été inspiré par l'épouse du directeur général de l'époque. Ce dernier occupe d'ailleurs la place centrale de l'oeuvre.
"Si vous regardez bien, l'auteur a présenté la réalité de l'époque : le charbonnage. Le directeur de l'époque était en lien avec le curé. Pour pouvoir travailler au charbonnage, il fallait être catholique pratiquant. L'abbé a voulu mettre en valeur cette réalité du quartier. Bien sûr, ce n'était pas bien vu. Certaines personnes ont dénoncé cela en rappelant au curé qu'il devait défendre le petit mais qu'il mangeait à la table de ceux qui l'opprime. Ce sont les erreurs du passé !"
Les oeuvres ont déjà fait l'objet d'une restauration dans les années 90. Mais ce témoignage du passé demande une attention particulière. Des moyens aussi. D'où l'idée de confier l'entretien de cette pièce au service patrimoine.
"Les autorités communales ne sont pas indifférentes à cette réalité qui fait partie du patrimoine. Mais l'entretenir demande énormément. Déjà en 1995, les peintures étaient écaillées. Une personne de bonne volonté les a restaurées. Mais il faut suivre ce travail et entretenir cette pièce. Il faut veiller à la température. Il faut beaucoup de soin et seul je ne peux pas le faire. Il faut que le service Patrimoine s'intéresse à cette pièce."
Une demande a été adressée au service patrimoine. On est à l'heure actuelle toujours en attente d'une réponse.
J. Hannon