Chaque année, l’AMCV mène une étude pour évaluer le phénomène de vacance commerciale. Les résultats pour 2024 annoncent une moyenne de 20% (1 surface sur 5). Audrey Decroës et Julien Gentens ont tenté de prendre la mesure du phénomène à Binche
L'AMCV, l'Association de management en centre ville vient de sortir sa nouvelle enquête sur la vacance commerciale. Comprenez le nombre de cellules vides en centre ville. Un chiffre jamais atteint jusqu'ici, une moyenne de 20 % de cellules vides. Nous sommes à la rue Robiano à Binche et nous allons simplement compter pour vérifier. Sans tenir compte des surfaces qui ont été transformées en habitations, nous avons ainsi dénombré 49 surfaces commerciales dans les limites strictes de la rue. Parmi elles, 15 sont inoccupées, soit 30 % de vacance commerciale. Nous sommes au dessus de la moyenne indiquée par l'AMCV. Mais attention, rappelons que notre exercice n'a aucune valeur scientifique. Il permet tout du moins de mettre en lumière une réalité qui est, elle malheureusement fort bien ressentie.
"Elle est déserte, souvent déserte. Je m'y promène assez régulièrement et quand je regarde à gauche, à droite, je me dis 'hop, il y a plus, ils sont partis, hop, c'est nouveau'. La Rue a beaucoup changé mais il y a quand même encore quelques commerçants qui restent" témoignent plusieurs passants.
Plusieurs constats donc. D'abord, la rue compte encore des enseignes réputées qui attirent la clientèle. Ensuite, les tentatives des commerces qui tentent de s'implanter mais qui ne tiennent pas sur la longueur. Enfin, certains types de magasins qui ont tout simplement disparu.
"Il y avait un magasin de jouets ici dans le centre pour les enfants, une papeterie. Il y avait un magasin de café qui était là bas. J'aimerais que ça redevienne comme avant parce que c'est un plaisir de parler et d'avoir des commerçants sympathiques comme ici" ajoutent quelques passants.
Miser sur les contacts humains, la qualité du service, avoir une boutique très spécifique sont autant d'atouts sur lesquels les commerçants peuvent s'appuyer. Toutefois, à l'heure actuelle, cela ne suffit plus. Il faut dès lors trouver d'autres solutions pour redynamiser les centres villes.