Des centaines de ballons blancs se sont envolés dans le ciel hier soir à Strépy-Bracquegnies. Ils étaient des milliers à montrer leur soutien aux familles et à rendre hommage aux victimes du drame qui a endeuillé le carnaval.
Le carnaval aurait dû prendre fin ce mardi pour les six sociétés folkloriques de Strépy-Bracquegnies. L'heure n'était évidemment plus à la fête suite au drame qui s'est déroulé dimanche matin. Ce final est alors devenu un moment de communion sous un nuage de ballons blancs, en hommage aux victimes.
« C'était important de rendre cet hommage aux victimes et à leurs familles et d'avoir ce moment ensemble malgré tout pour montrer notre solidarité et notre soutien, explique Virginie Pilette, Présidente de l'Amicale de Bracquegnies. Effectivement, nous sommes six sociétés différentes mais aujourd'hui je peux dire plus que jamais que nous ne faisons qu'un. »
« C'est important d'essayer de se recontruire, de faire son deuil et qu'ils reposent tous en paix, nous dit Oana qui assiste à l'hommage. En espérant que les gens qui sont dans le coma et encore blessés s'en sortent sain et saufs. »
Des familles et des proches des victimes se sont joints à l'hommage. Les deux frères de Frédéric d'Andrea, qui est malheureusement décédé dimanche, ont tenu, par leur présence, à faire passer un message. Ils veulent que justice soit faite, mais pas n'importe comment. Ils appellent à la fin des débordements qui ont suivi la divulgation des identités du conducteur du véhicule et de son passager et veulent éviter tout acte de violence.
« Notre frère avait un métier à risques, se souvient Gregory d'Andrea. Mais il est rentré tous les jours de son travail. Il part faire le gille à 150 mètres de chez nous et il ne rentre pas. Je pense que nous sommes tous bouleversés. »
« Ca réconforte de voir tous ces gens, poursuit Nicolas d'Andrea. Nous avons reçu de nombreux témoignages d'amour. Dans cette triste issue, on sait que notre frère est un héros. Il a pu éviter à certaines personnes d'éviter de vivre le même drame que nous. »
Jamais un air de gille n'aura paru si triste. Dès les premiers roulements de tambour l'émotion se fait sentir. Et puis c'est le silence, malgré la foule venue en nombre, pour montrer son soutien aux proches des victimes.
« On a besoin de ce soutien de la population et des gens, qu'ils aiment le carnaval ou pas, ajoute Virginie Pilette. Cela nous aide à tenir debout aujourd'hui. »
« La police estime que 2500 personnes sont présentes, précise Jacques Gobert (PS), Bourgmestre de La Louvière. Au-delà du nombre, tout le monde se sent concerné. Ce qui est arrivé ici aurait pu arriver ailleurs et donc cette communion, on la retrouve aujourd'hui dans un grand élan de solidarité qui était très émouvant. »