Après de très longues négociations et malgré la demande du groupe des « engagés », ex CdH, de postposer le projet de quelques mois, la réforme des rythmes scolaires a été votée ce mercredi au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette réforme entrera en application dès la rentrée scolaire 2022-2023, soit le 29 août. Dès cette rentrée, 7 ou 8 semaines de cours seront suivies de 2 semaines de congés, ce qui bouleversera évidemment l’organisation des familles. La réforme vise surtout à mieux prendre en considération les besoins des enfants. Est-ce bien le cas ? C’est ce que Michel Bellefontaine a voulu vérifier auprès d’une spécialiste du CHU Tivoli.
Le CHU Tivoli dispose depuis quelques mois d’un bâtiment spécifiquement dédié à la santé à la fois physique et mentale des enfants. La polyclinique de l’enfant est conçue comme un lieu bienveillant qui permet d’amoindrir les angoisses inévitablement liées à un milieu hospitalier traditionnel. Ici, la direction est consciente que la réforme du calendrier scolaire suscite le débat, comme tout changement. Mais les nouveaux rythmes y sont accueillis favorablement.
Roxane Rossignol, Cheffe du service pédiatrie du CHU Tivoli. « On sait que les enfants ont besoin de repères, de rythmes et que structurer l’année avec des périodes qui sont plus standards ça va permettre de les rassurer dans leurs périodes d’apprentissages et de repos aussi. »
Les congés d’automne et de détente, nouvelles appellations pour les vacances de Toussaint et de carnaval, seront désormais de deux semaines au lieu d’une. Là aussi, le corps médical pense que c’est une bonne chose. Une vraie coupure est nécessaire à ces périodes, tant sur le plan mental que médical.
« Roxane Rossignol, Cheffe du service pédiatrie du CHU Tivoli. Cela permets aux enfants de vraiment avoir une coupure, surtout qu’aux périodes de novembre et de février ils sont particulièrement fatigués et vulnérables en termes d’infections. Et on sait que la fatigue favorise la diffusion d’infections virales et donc avoir une coupure de deux semaines aura des effets bénéfiques sur tout ce qui est transmission épidémique. »
Roxane Rossignol voit également d’un bon œil le tunnel des vacances d’été moins long. Elle prône aussi une harmonisation avec la Flandre, mettant en exergue le rôle essentiel des relations intrafamiliales. Elle constate enfin que les périodes compliquées vécues ces derniers temps ont un impact indéniable sur les parents et que cela se répercute sur les enfants.
« On ressent un stress plus palpable chez les parents et les enfants. Il y a une sorte d’anxiété, d’agressivité un peu latente, en tous cas chez les adultes. Elle a des répercutions sur les enfants. Les hospitalisations psychosociales sont en hausse ces derniers mois. Cela est du, notamment à l’isolement des enfants pendants les longues semaines de confinement. »