La saison carnavalesque touche peu à peu à sa fin. Dans les ateliers des louageurs, le calme reprend ses droits après plusieurs semaines d’effervescence. Une bonne nouvelle pour ces artisans qui ont souffert durant deux années marquées par le Covid. Il s’agit pour eux, d’un bilan en demi-teinte, puisque l’on sait que tous les carnavals n’ont pu avoir lieu cette année. Le point dans cette séquence.
En ce début d’année, rien ne laissait présager ce qui allait réellement se passer. Si elle avait plutôt mal commencé, ce louageur a pu reprendre une activité presque normale le jour où la date du code jaune a été officiellement annoncée.
« Ca nous a remis un peu à flot point de vue financier, on a gagné de l’argent, on a pu investir un peu et vivre mais pas investir comme les années précédentes vu les trois premiers week-ends qui n’ont pas pu se dérouler » comme nous l’explique Quentin Kersten, louageur binchois.
Ce louageur n’a jamais cessé de confectionner pour pouvoir rebondir le cas échéant comme ce fut le cas en mars dernier où les commandes et les retouches de toute dernière minute étaient devenues monnaie courante.
« La semaine du carnaval de Strépy, justement, c’était un carnaval pour nous, complet. Malheureusement il y a eu l’accident. Les gens étaient déjà réticents à l’idée de faire carnaval mais après ça, ils étaient beaucoup plus attentifs. »
Des carnavals, il y en a eu mais tous n’ont pas repris leurs habitudes d’avant covid. Certaines sociétés ont disparu, d’autres n’ont pas souhaité revêtir le costume. Des clients, il y en a eu beaucoup moins cette année.
« Il y avait un manque d’argent, un manque de motivation. On a eu le cas dans une commune où il y avait deux sociétés. L’une avait un esprit de solidarité, ils ont motivé leur troupe durant la période Covid, il y avait des cagnottes. Et par contre, d’autres sociétés qui n’ont rien fait» constate Karl Kersten.
Et pour tenir moralement, ils ont pu compter sur le soutien de quelques binchois qui ont tout de même décidé de louer leur costume.
« Il y a des gens qui ont tout de même commandé un costume. Des personnes nous apportaient des bouteilles, de champagne, de bière. D’autres nous offraient la somme de la location sans prendre le costume. »
Une période que Festival Center, un établissement spécialisé dans la vente de déguisements et d’accessoires basé au Roeulx, vient également de traverser.
« Oui, ça n’a pas été facile. Nous avons essayé de vivre d’autre chose, la vente d’articles carnaval est vraiment la base de notre activité. Mais bon, on a fait avec ! »
Ici des Barrettes, des mouchoirs de cou, des sarraus, des ramons, et des paniers qui se sont tout de même bien écoulés, une fois la reprise des festivités.
Si rien n’est jamais sûr concernant les chiffres de la pandémie tous veulent rester positifs, d’autant que la saison carnavalesque n’est pas terminée.
B. Maton