Le conflit social qui touche le Centre logistique de Lidl à Garocentre, suite au licenciement de deux membres du personnel, s'envenime. Depuis ce matin, la FGTB-UBT bloque l'accès du site aux camions. Le dialogue semble dans l'impasse entre syndicat et direction qui restent sur leur position.
Après le dépôt d'un préavis de grève mardi, la FGTB-UBT a choisi de passer à l'action. Depuis 6h, ce matin, le Centre logistique de Wallonie, à Garocentre, est bloqué. Aucun camion chargé n'entre ni ne sort du dépôt. Un changement de ton que le syndicat explique.
" J'ai rencontré la direction qui m'avait signifié qu'elle avait des choses à me raconter et, en fait, leur position reste identique à la veille. Le licenciement est effectif et ça ne changera pas ", regrette Sabrina Lossignol, permanente FGTB - UBT.
Au cœur du conflit, il y a le licenciement, avec effet immédiat, de deux travailleurs du site. L'un deux est le délégué principal ouvrier. Présent depuis 17 ans au sein de l'entreprise et délégué depuis 12 ans, il conteste fermement les arguments de son employeur. Selon lui, ils ne reposent sur rien, si ce n'est son statut de représentant syndical.
" Aucun fait, aucune note au dossier, aucun avertissement verbal. Je sais que j'ai, excusez-moi du terme, une grande gueule pour les ouvriers car ce sont les ouvriers avant tout. Et dans cette société, effectivement, on ne l'accepte pas. Est-ce c'est donc par rapport à au mandat syndical ? On nous dit que non, mais moi je suis sûr c'est à cause de ça ", explique Franck Temmerman, le délégué licencié.
La solidarité syndicale de la FGTB et de représentants d'autres entreprises a permis à l'action de blocage de se déployer. Mais de nombreux travailleurs du site n'ont pas rejoint le mouvement.
" Quand on discute avec les ouvriers externes ou internes, il y a une forme de peur qui est mise en place. Sion a pu licencier une personne qui n'a aucune note au dossier, qui n'a aucune chose à se reprocher, on peut le faire avec tout le monde. C'est pour ça que beaucoup de personnes ne sont pas présentes sur le terrain ", poursuit-il.
Aujourd'hui, le délégué, soutenu par le syndicat, demande sa réintégration au sein de l'entreprise.
" J'espère de tout cœur la réintégrer, sans aucune compensation. Je veux pouvoir refaire le travail que j'ai toujours fait ici. J'espère qu'ils vont se remettre un peu en question et voir qu'il y a d'autres moyens pour résoudre les problèmes."
Jusqu'à nouvel ordre, le blocage du Centre logistique qui emploie 279 personnes et approvisionne les magasins Lidl dans le Hainaut, le Brabant wallon et la région bruxelloise, se poursuit.
N. Elet