Depuis le début de la crise sanitaire, la vie dans nos hôpitaux est particulièrement difficile. Tant pour les soignants que pour les patients. Afin de leur apporter une écoute et une aide spécifique, des cellules psychologiques ont été mises en place. C’est le cas au CHU Tivoli où les équipes de psychologues sont mobilisées au quotidien. Un peu plus encore en cette période où les visites sont suspendues.
L’augmentation des contaminations au Coronavirus a aussi un impact sur l’organisation des visites dans les hôpitaux. Ici, elles sont suspendues depuis plusieurs semaines ou soumises à des conditions très strictes dans certains services. Des conditions qui ont un impact sur le moral des patients et de leurs proches.
« En tant que psychologues, on intervient beaucoup plus auprès des patients dans ces moments où, justement, les visites sont suspendues. On intervient également auprès des familles en leur passant des coups de fil, en leur proposant notre soutien, en faisant du lien finalement aussi entre le patient et sa famille. Certains patients n'ont pas accès à un téléphone avec visio. On est là pour rassurer la famille et pour le patient, simplement être présent, briser la solitude. »
Depuis le début de la crise sanitaire, différents dispositifs ont été mis en place pour maintenir le lien entre les malades, leurs familles et les équipes de psychologues. Tous attendent maintenant un ralentissement des contaminations pour profiter à nouveaux de visites à l’hôpital.
« Dans l'idéal, tout le monde aimerait pouvoir au moins avoir une visite des personnes avec qui on vit dans le même foyer. Je pense que les soignants comme les responsables de l'hôpital sont aussi conscients que dès que c'est possible, les visites sont à nouveau ouvertes, même restreintes. Ça a d'ailleurs été le cas à chaque fois. C'est quelque chose auquel on est sensible parce que c'est vraiment un soutien pour le patient, mais aussi pour les équipes, d'avoir les familles présentes. »
Des soignants confrontés à la solitude de leurs patients. Une charge mentale qui s’ajoute à toutes les difficultés liées à leur profession depuis 2 ans. Un soutien psychologique leur est également proposé. Mais, les équipes psy le constatent au quotidien, demander cette aide est loin d’être simple pour certains.
« Je pense que, de manière générale, pour les profils de soignant, on a plus facile à prendre soin de l'autre qu'à prendre soin de soi. Donc, parfois, il faut aller les chercher, déjà parce qu'ils sont très pris par le travail. Mais à côté de cela, on a gardé en place les consultations, ils peuvent toujours venir me voir en individuel. Il y a une permanence aussi aux soins intensifs. Je m'y rends une fois par semaine afin de côtoyer l'équipe de manière informelle. Parfois, il s'agit de débriefer des situations médicales. Parfois, il s'agit de situations personnelles. On essaye toujours de leur rappeler notre existence et qu'il est important de prendre soin de soi. », témoigne une autre psychologue.
Des conseils, une écoute. Une attention bien nécessaire en ce moment, tant pour les patients que pour les soignants. En attendant l'accalmie.
M. Pintus