Coup de tonnerre dans le paysage hospitalier de la région du Centre, le CHU Tivoli a décidé de se retirer de la fusion entamée avec le Groupe Jolimont et le CHU Ambroise Paré. Si le réseau qui regroupe les trois hôpitaux n’est pas remis en cause, le CHU louviérois a choisi de ne pas aller plus loin et de ne plus participer à l’intégration qui prévoit à terme que les 3 entités n’en forment plus qu’une seule.
Les images datent de juin 2021. A l’époque les futurs mariés semblent filer le parfait amour. Bientôt Jolimont, Ambroise Paré et Tivoli ne formeront plus qu’une seule et même entité. Soit une fusion qui va plus loin que l’obligation légale que les hôpitaux avaient de se regrouper en réseau.
Et fruit de leur futur noce, la construction de deux nouveaux hôpitaux. L’un à Mons et l’autre à La Louvière. Des projets présentés en décembre dernier. Mais deux mois plus tard, le CHU Tivoli a donc décidé de faire marche arrière. Début février, le Conseil d’administration a ainsi estimé nécessaire de suspendre sa participation aux travaux entamés dans le cadre de la mise en place du réseau intégré Helora.
Une information confirmée par plusieurs acteurs du dossier mais aucun n’a actuellement souhaité réagir face à notre caméra.
Plusieurs obstacles à la fusion
Les dirigeants de Tivoli pointent trois obstacles majeurs à la fusion : la gouvernance, le projet d’infrastructure et la capacité budgétaire du réseau. Le Conseil d’administration, juge par exemple irréalisable la mise en place de la gestion intégrée des trois hôpitaux pour janvier 2023. « L’échéance du 1er janvier 2023, retenue pour la mise en place de la gestion intégrée de l’ensemble des agréments, est irréalisable tout comme l’application immédiate du schéma de gouvernance souhaité par nos partenaires » indique le CA qui plaide pour une intégration plus réfléchie et progressive.
Au niveau des infrastructures, le CHU Tivoli indique vouloir poursuivre son développement actuel qui passe notamment par la construction d’une toute nouvelle aile avec quartier opératoire, services d’urgences et unités d’hospitalisations. Un chantier qui doit aboutir pour 2024.
Des budgets flous
Enfin, le CA du CHU pointe le floue qui entoure encore la future ligne budgétaire du réseau. Une ligne que les instances de Tivoli estiment être éloignée des réalités du terrain. Notamment suite à la crise sanitaire qui a fragilisé le secteur hospitalier. « La ligne budgétaire telle qu’imaginée par la gouvernance du réseau reste floue et parfois éloignée des réalités de terrain. Les vagues successives de la crise sanitaire, associées aux diverses mesures gouvernementales, ont largement fragilisé le secteur hospitalier. Pour ces raisons, les budgets doivent rester réalistes et trouver appui sur un projet médical et un plan directeur immobilier solides » a précise le Conseil d’administration du CHU dans un courrier transmis au personnel.
Si Tivoli ne remet pas en cause l’obligation légale qu’ont désormais les hôpitaux de se constituer en réseau, il estime que pour aller plus loin vers la fusion, le projet doit être construit autour d’un projet médical abouti. Ce qui donc ne semble pas être le cas aujourd'hui pour le Conseil d’administration.
Jolimont et Ambroise Paré poursuivent leur union
De leur côté, les deux autres partenaires ont, passé la surprise de cette annonce, décidé de poursuivre leur chemin ensemble. Dans un communiqué envoyé à leur personnel, Ambroise Paré et le Groupe Jolimont ont ainsi fait part de leur déception tout en indiquant qu’ils continuaient de travailler à la construction du réseau intégré.
A. Laurent