Stop-motion, plan séquence et court-métrage, trois notions qui appartiennent désormais au quotidien de 28 élèves de 4e année évoluant à l'Institut Sainte Marie de La Louvière. Leurs cours de français et de latin ont en effet pris la forme d'éveil artistique dans un but très spécifique : sortir du marasme dans lequel le COVID a plongé les jeunes. Audrey Decroës et Nicolas Spada
Après deux ans de pandémie, difficile de retrouver l'enthousiasme des élèves. Dès lors, entre le cours de français de Madame Pourbaix et celui de latin de Madame Van Bever, l'envie de laisser libre cours à la création de leurs élèves de quatrième était née.
« On nous a proposé de faire un projet artistique pour un peu s'évader de tout ce qui est études et tout simplement être créatif. En fait, on va adapter une pièce de théâtre de Plaute, mais aux temps modernes, on va dire. Et cela, avec une artiste qui est venue de dehors de l'école » témoignent Krizia et Estelle, des élèves de 4e.
Le point de départ, c'est donc une pièce romaine que les jeunes ont mis à leur sauce. Pour ce faire, ils ont pu compter sur le soutien et les conseils d'une intervenante issue de l’Amadeo Kollectif, une ASBL qui met au service de l'imagination, un éventail très large de techniques artistiques, chaque élève ayant, de fait, la possibilité de se révéler.
« J'ai des talents ici, mais tout le monde a des talents. J'ai un régisseur, j'ai un chef montage et un chef bruitages et sons. Mais tout le monde trouve sa spécificité pour donner vie à ce projet » nous explique Charlotte Van Wouwe, intervenante de l’Amadeo Kollectif
C'est au final un court métrage en stop motion qui est en cours de réalisation. Nous sommes bien loin de la littérature ou encore des déclinaisons, mais les apprentissages n'en sont pas moins nombreux et tout aussi importants, car moteur de motivation.
« On apprend aussi à utiliser un peu notre corps, justement, à manier des outils technologiques, à utiliser l'environnement qui nous entoure ou les objets. Ça change d'être assis à l'école et d'écouter ce que les profs disent. Là, on fait nous-mêmes et c'est intéressant et on s'ennuie moins. Ça fait longtemps qu'on dit oui, il faut que l'école, ça change. Il faut révolutionner un peu le système, mais que rien ne se passe. Et là, je trouve justement que c'est vraiment une bonne manière de permettre aux élèves d'apprendre, mais d'une autre manière, tout en restant finalement dans un cadre scolaire » ajoutent Estelle et Ulysse, des élèves participants au projet.
Une manière d'enseigner qui, bien évidemment, rencontrent des objectifs pédagogiques établis. L'oralité, par exemple, fait désormais bien partie du bagage scolaire de ces élèves, et cela, même si ce n'était pas la priorité, celle-ci étant de retrouver du plaisir à l'école.
« Et on a eu ce moment magique de deux séances masquées. Et puis, on a pu basculer sans masque et tout le monde a retrouvé le sourire, la facilité de communiquer. La timidité a complètement fondu. Donc, c'est chouette à voir » conclut Charlotte Van Wouwe.
Le court métrage sera bientôt diffusé sur les réseaux. L'aboutissement d'un projet scolaire différent mais on ne peut plus concluant.