Malgré la distance, la communauté ukrainienne de Belgique suit au quotidien l'évolution du conflit en Ukraine. Chacun tente de garder le contact avec les proches qui sont restés là-bas. Face à situation devant laquelle ils sentent parfois impuissants, certains trouvent du réconfort dans la prière. Ils se recueillent chaque dimanche lors d'une messe célébrée à La Louvière dans les traditions du culte catholique byzantin.
Il est 11 heures, l'office commence. Ces familles ukrainiennes résidant depuis plusieurs années en Belgique n'ont pas attendu le début du conflit dans leur pays d'origine pour commencer à prier. Mais aujourd'hui, leurs prières ont pris une autre dimension.
« Nous venons à l'église chaque dimanche, explique Nataliia Fesiuk, qui réside en Belgique depuis 10 ans. Mais nous prions plus pour le moment car il faut demander à Dieu de nous protéger. »
« Je ne peux pas les aider plus, déplore Viktoriya Knyazevych, ukrainienne d'origine qui est arrivée en Belgique il y a 5 ans. La prière est très forte pour moi. Je pense toujours que Dieu va nous aider. »
Chacun a encore de la famille et des proches qui sont restés en Ukraine. Ils prennent de leurs nouvelles au quotidien et les accompagne dans leurs prières. La famille de Nataliia n'a pas eu d'autre choix que de quitter le pays. Ils sont arrivés samedi en Belgique.
« Ca me fait mal au cœur parce que ma famille et mes amis sont restés là-bas, nous raconte Viktoriya. Pour le moment, ça va. Ils habitent près de la Pologne et il n'y a pas encore de bombardements. Mais, j'ai appris qu'il y en avait eu un à 50 kilomètres de là. Tous les matins, j'envoie des sms pour savoir comment s'est déroulée la nuit et j'appelle le soir pour savoir comment s'est passée la journée. »
« Ma famille est arrivée hier d'Ukraine, poursuit Nataliia. Mes parents et mes soeurs avec leurs enfants, dont un bébé de deux semaines. Nous venons de Varach où se trouve une centrale nucléaire. Cela peut donc être dangereux. Mes parents se sont cachés dans un bunker lorsque les sirènes ont retenti et quand elles se sont arrêtées, mon père a décidé de prendre la voiture et de venir ici. »
Des familles qui sont reconnaissantes face à la solidarité dont on déjà fait preuve de nombreux belges.
« Les belges ont apporté beaucoup de chose, conclut Nataliia. Nous sommes contents de voir cette solidartité envers nous. Je suis heureuse grâce à cela. »