Le Centre Daily-Bul & C° met à l'honneur les éditions du Cactus Inébranlable et accueille en ses murs jusqu'au 17 avril les photos, collages et autres dessins qui illustrent les couvertures des livres de cette maison d'édition hennuyère. On y découvre des oeuvres de Serge Poliart, Rémy Van den Abeele, Emelyne Duval ou encore André Stas. Une véritable collection de curiosités.
Fondée par l'écaussinnois Jean-Philippe Querton et son intime complice Styvie Bourgeois, les éditions du Cactus Inébranlable fêtent depuis 1 an, leurs 10 ans d'existence. Un Cactus qui s'est spécialisé au fil du temps dans la forme brève - aphorismes, nouvelles et nano nouvelles - en mettant souvent à l'honneur les auteurs wallons. Pour l'éditeur, trouver l'illustration qui colle aux mots de l'auteur est un jeu complexe et amusant.
"Je stocke des images que je vois, des amis artistes qui sont à la masse, des gens qui ne sont pas très connus et d'autres qui le sont un peu plus. Mais je stocke toutes ces images et quand j'ai décidé de publier un bouquin, je vais voir. Je vais comparer dans cette banque d'images en fonction des des sensations que ce livre m'a procurées. Et je fais à l'auteur cinq, six, sept, huit propositions avec des images et ils sont souvent étonnés." Nous avoue Jean-Philippe Querton.
Au fil des ans, les couvertures ont constitué une véritable collection d'œuvres singulières qui sont aujourd'hui exposées selon un code en trois couleurs. Thibault Cassart, commissaire de l'exposition :
"Noir, blanc et rouge. À chaque salle correspond exactement une thématique qui, pour moi, fait la force du Cactus.La première, c'est l'humour noir. Ensuite, on a la salle rouge dans laquelle nous sommes plutôt la sensualité. Et puis la blanche, qui concerne davantage l'aspect intellectuel, tout l'esprit qui a dans cette maison d'édition, la dimension littéraire et la poésie."
Le jeu pour le visiteur consistera aussi à déceler les petites différences entre les couvertures et les œuvres originales, dans un éclectisme de styles et de supports.
"On est vraiment dans de l'art brut, explique Thibault Cassart, il y a une dimension surréaliste qui, évidemment, est très, très présente. Ça fait partie de l'essence même de Cactus Inébranlable. Et puis, il y a des choses beaucoup plus poétiques."
"Je pense que c'est tout à fait naturel d'être ici. C'est comme un haut lieu de défense du surréalisme et Dieu sait que moi, personnellement, ça m'a nourri. Je crois que oui, ça a du sens d'être ici. " (Jean-Philippe Querton)
Un surréalisme que les artistes du Cactus se plairont à cultiver dans les semaines à venir lors de plusieurs soirées" spéciales aphorismes" ou autres ateliers de collage. Des soirées rencontres avec le public.
Th. Catteau