Ce mardi, la ministre Ecolo de l'Environnement Céline Tellier s’est exprimée en commission de l'Environnement du Parlement wallon sur les résultats des prises de sang réalisées à Chièvres et à Ronquières suite à la pollution aux PFAS dans l'eau de distribution.
Céline Tellier, ministre Ecolo de l'Environnement, s’est exprimée ce mardi en commission sur le biomonitoring qui a été mené sur des citoyens afin de détecter l'impact des PFAS sur leur santé et dont les résultats ne sont pas encore annoncés. Selon elle, les résultats bruts, déjà connus des scientifiques, risquent de laisser les citoyens démunis :
Un document d’interprétation scientifique et médicale a fuité dans la presse. Certaines personnes vont paniquer en voyant des chiffres qui ne sont absolument pas contextualisés. Je pense à toutes les personnes qui ont participé à ce biomonitoring, qui sont aujourd’hui en perte de confiance et qui souhaitent bien légitimement disposer de leurs résultats, mais aussi de conseils médicaux pour pouvoir y faire face.
L'atmosphère était très tendue durant cette commission et la ministre de l’Environnement regrettait le manque d’unité entre les différents députés :
Je ne peux que regretter que des propos politiques largement orientés laissent penser que l’on joue avec la santé des gens. C’est extrêmement triste, dommageable et totalement irresponsable.
152 ronquiérois en attente de leurs résultats
Pour rappel, à Ronquières, 152 citoyens sur les 1500 exposés aux PFAS ont participé aux prélèvements sanguins qui se sont déroulés les 15 février et 14 mars derniers, soit un taux de participation d'environ 10%. À Chièvres, 1836 prélèvements sanguins avaient été réalisés, soit un taux de participation de 15% de la population concernée.
Ces résultats sanguins, déjà disponibles, devraient être communiqués aux personnes concernées dans la deuxième quinzaine de juin, une date estimée trop tardive selon certains députés en raison des enjeux de ces PFAS sur la santé.
Une absence du CSI qui dérange
Le CSI (Conseil Scientifique Indépendant) n'était pas présent lors de cette commission de l'Environnement du Parlement wallon et justifie son absence en précisant qu’il n’y avait aucune justification scientifique à une accélération du calendrier connu :
La demande soudaine d’accélération de ce calendrier par certains parlementaires et groupes politiques ne peut se justifier d’un point de vue scientifique. Le CSI avait à l’ordre du jour de ce 27 mai, une première analyse d’un vade-mecum des recommandations de bonnes pratiques de communication dans le cadre d’un risque de surexpositions environnementales aux PFAS en Wallonie. Suite aux observations faites ce jour par les membres du CSI, ce vade-mecum doit à présent être affiné et discuté en interne. Il est inopportun de rapporter des conclusions intermédiaires qui n'ont pas pu être avalisées par l'ensemble des membres du CSI.
Les Engagés et le MR ont exprimé leur mécontentement concernant l’absence du CSI lors de cette commission :
« On parle de milliers de personnes qui attendent les résultats. C’est urgent que les personnes qui risques d’avoir un cancer ou d’autres problèmes de santé puissent savoir les dispositions qu’elles doivent prendre », exprime Jean-Paul Wahl (MR).
Un avis partagé par Jean-Luc Crucke des Engagés :
« Le temps est compté pour tout le monde et surtout ceux qui attendant un résultat. Je comprends qu’il y a des délais et des échéances mais se déplacer c’est un minimum de respect à l’égard des citoyens et de ceux qui ont été testés. »
Le CSI a confirmé que le calendrier annoncé serait respecté afin d'assurer une information transparente et rigoureuse scientifiquement aux populations concernées par une potentielle surexposition aux PFAS.
Les catégories d'exposition aux PFAS
Trois catégories d'exposition aux PFAS semblent être établies.
- En dessous de 2 ng/ml : aucun problème pour les citoyens.
- Entre 2 et 20 ng/ml : des mesures préventives sont préconisées comme des tests sanguins ou des mammographies.
- Au-dessus de 20 ng/ml : des examens supplémentaires sont préconisés notamment en matière de détection du cancer des testicules ou des reins.
Selon la ministre Tellier, 92,8% de la population se situe entre 2 et 20 ng/ml.