La société ‘Les Gais Amis’ à Soignies compte plus de 60 gilles qui, désormais, ont la mission d'ouvrir le cortège de la Simpelourd. Mais avant cela, bien évidemment, tout commence très tôt le matin : habillage, ramassage et aubade. Après 3 ans d'attente, les tambours ont à nouveau résonné dans les rues de Soignies. Audrey Decroës et Carlo Schirosi ont participé à l'un des ramassages samedi matin.
C'est le calme avant la tempête chez les Loiseau. A la manœuvre, Christelle, qui jongle entre les mouchoirs de cou, les sabots ou encore le four. Dans une petite pièce, après trois ans d'attente, Fabrice, quant à lui, remet enfin les mains dans la paille pour préparer son fils.
« On n'a pas oublié les gestes. Maintenant, il faut le temps de se reformer un petit peu, de reprendre la main, même si on n'a pas oublié. Ça fait quand même quelques années que je le fais. Heureux de le refaire ? Oui. Impatient, surtout. Bientôt prêt ? Vous vous sentez comment dans votre costume ? Impatient ! Pour pouvoir sortir, entendre la musique. Impatient ! » partagent Fabrice et Aymerick Loiseau, gilles tous les deux.
C'est le sentiment partagé par l'ensemble des convives. Et plus l’heure avance, plus cette impatience est palpable, il est temps pour Fabrice d'enfiler son costume. Christelle, sa bourreuse, en est à son 17ᵉ gille, ce matin. Mais aucune lassitude à l'horizon. Juste la satisfaction de partager à nouveau ce moment.
« On est toujours très contents de venir les bourrer et les voir tous, des amis déjà à la base » explique Christelle Bury, bourreuse.
« A votre tour d'être habillé ? Comment vous vous sentez là, tout de suite ? Le gille commence à prendre forme. On commence à avoir des frissons, les poils se dressent. Ça commence à devenir bien » déclare Fabrice Loiseau.
D'autant que des roulements de tambour se font entendre. Christelle, l’épouse cette fois, entre une nouvelle fois en piste pour poser les derniers éléments du costume et surtout vérifier que tout est parfait.
« C’est très beau. C'est un peu compliqué parce que quand on est tout seul pour habiller 4 gilles, ce n'est pas facile, mais ça va. Après, on relâche tout et c'est la fête » témoigne Christelle Loiseau, la femme de gille.
Cette première aubade, elle était on ne peut plus attendue, évidemment. La fête est donc véritablement lancée avec ce petit moment solennel une remise de cadeaux tout à fait spéciale avant de rejoindre l'ensemble de la société.
« Une tradition au niveau de notre ramassage, c'est que, à chaque anniversaire, tous les cinq ans, quand on reçoit une médaille, la cagnotte offre un cadeau. Généralement, ça se passe ici. C'était une année exceptionnelle sur les douze personnes qui vont démarrer d'ici il y a onze médaillés dus aux deux années Covid » présente Fabrice Loiseau, vice-président de la société ‘Les Gais Amis’.
Une tradition d'autant plus marquante cette année que les gilles de la maison comptent, à eux seuls, un siècle de participation à la Simpelourd. Ça méritait bien un cadeau supplémentaire. Mais il est temps de suivre les tambours. Sur le chemin du ramassage, encore un arrêt avant de rejoindre le centre-ville. Sur le parcours, la résonance des ponts fait battre la batterie et les cœurs. Alors que le jour se lève, c'est l'heure de nouvelles retrouvailles avec l'ensemble de la société.
« C'est magnifique. Après deux ans, on n'a pas eu. De fait, on n'est pas sorti. Ça fait du bien. Franchement, ça fait du bien au cœur. Ça fait du bien au folklore de Soignies. Et voilà, on n'a pas de pluie, on a un magnifique temps. On espère que ça va tenir. Ça fait du bien, ça fait du bien, ça fait chaud au cœur » conclut Michaël Denamur, le président de la société ‘Les Gais Amis’.
Les Gais Amis fêteront leur 50 ans d'existence l'année prochaine. Le dossier pour l'obtention du titre de Société Royale a d'ores et déjà été déposé. A n'en pas douter, Soignies résonnera au son des tambours pour de nombreuses années encore.