Une rue scolaire, une voirie qui, deux fois par jour, est coupée à la circulation aux heures d'entrée et de sortie d'école. Ce concept, la commune de Soignies a voulu le tester sur une implantation scolaire située en plein centre-ville. La phase de test a débuté peu après la rentrée de septembre. Presque 6 mois plus tard, l'expérience a-t-elle été concluante ? Réponse dans cette séquence signée Audrey Decroës et Didier Devos.
Si les disques magenta destinés à visuellement matérialiser la rue scolaire sont quelque peu décolorés, le principe, lui, a bien résisté à l'épreuve du temps. Depuis bientôt six mois, la rue Félix Éloy est fermée à la circulation aux heures d'entrée et de sortie d'école. Ce premier test de rue scolaire à Soignies s'est révélé plus que concluant.
« On avait fait une enquête auprès des parents de l'école et des riverains. Sur l'école, on avait eu plus de 200 réponses et en gros, il y avait 92% des répondants qui étaient favorables au maintien de la rue scolaire, de manière définitive. Au niveau des riverains, c'était plus mitigé. Il y a un ou deux riverains qui sont les plus embêtés, qui doivent changer leurs habitudes. Mais voilà, il y a cette question d'intérêt public à un moment où on sécurise des centaines d'élèves. Et donc, voilà, c'est le choix qui a été fait par le collège communal de pérenniser la rue scolaire » explique Yves Huwaert, le conseiller en mobilité de la ville.
Ce système permettant d'établir une zone piétonne devant l'école a eu pour effet de véritablement renforcer le sentiment de sécurité dans le chef des parents, des enfants et de l'équipe pédagogique. Equipe pédagogique qui s'était d'ailleurs engagée dans ce projet avec la mission de mettre en place et d’ôter le dispositif. Sans aucun doute l'aspect le plus contraignant de cette rue scolaire.
« Pour l'instant, c'est la charge de placement et de déplacement de ces barrières ayant un système effectivement à déplacer chaque fois. Et donc, on est en attente d'un système automatisé qui reste en place, ce qui éviterait ces déplacements quatre fois sur la journée » témoigne le directeur de l’école, Dominique Debosschère.
Une contrainte qui devrait disparaître d'ici quelques semaines, la rue scolaire étant désormais pérennisée. Elle le sera notamment par l’apposition de nouveaux disques colorés permanents sur le sol et surtout par deux barrières fixes qu'il suffira d'ouvrir et fermer aux heures dites. Bien sûr, des incivilités sont toujours constatées. Changer les comportements prendra encore du temps mais dans l'ensemble, le test est réussi.
« La fluidité, on l’a. On peut se mouvoir de manière piétonne, tout à fait à l'aise. Donc, c'est un point très positif. Et ici vous l’avez vu spontanément, un papa prend la barrière et donc, on est aussi aidé par les parents quand il faut de nouveau déplacer ces barrières. Donc globalement très positif » conclut le directeur de l’Ecole Fondamentale Saint-Vincent.
Une première expérience convaincante qui ne manquera pas d'en inspirer d'autres.
« Ce n'est pas possible partout, par exemple le long d'un axe de circulation important ou autre. Mais voilà, j'espère que ça pourra faire tache d'huile. On a par exemple, dans le chantier de la place Wauters qui est en cours, une partie de la place qui sera mise en rue scolaire. Donc là, on aura deux écoles en plus. Et puis il y a aussi la placette devant l'école du Petit Granit, qu'on va aussi réaménager » déclare Yves Huwaert.
Plus de sécurité, plus de fluidité. La rue scolaire Félix Eloy est globalement un succès. La possibilité de rejoindre ou de quitter l'école sans crainte.