A l'occasion de l'inauguration de deux nouvelles expositions du musée du chapitre de Soignies, Jacques Deveseleer et son épouse ont officiellement procédé à un passage de témoin. Lui en tant que conservateur de la collégiale Saint-Vincent et tous deux au titre de fondateurs du musée du Chapitre. Le couple a décidé de faire confiance à deux jeunes sonégiens qui veilleront désormais sur ce patrimoine exceptionnel.
C'est une page qui se tourne pour le couple Deveseleer. 25 ans après avoir créé le musée du Chapitre et au terme de 23 années de conservation de la collégiale Saint-Vincent. Un quart de siècle qui aura permis à Jacques Deveseleer de développer le rêve d'une vie, lui qui enfant collectionnait déjà les documents en rapport avec la collégiale. Une activité bénévole et énergivore mais source de satisfaction.
« Il y a de la fierté parce qu'on a notamment permis de valoriser des dizaines d'œuvres d'art qui étaient jadis enfermées dans des armoires et qui sont aujourd'hui valorisées dans le musée du Chapitre », se réjouit Jacques Deveseleer. « On les a non seulement valorisées, mais préalablement restaurées. On a également lancé une collection de publications qui s'appelle Les Cahiers du Chapitre. On s’est à chaque fois associés aux grandes étapes de la vie locale. Et voilà, c'est un moment fort, certes, mais c'est important aussi de savoir passer la main au bon moment, de le faire de manière accompagnée, planifiée et pas dans la précipitation. »
Noémie Petit est historienne de l'art et a entrepris une thèse de doctorat consacrée au mobilier religieux du XIXᵉ siècle. C'est elle qui sera dorénavant conservatrice du Musée du Chapitre. Un rôle qu'elle endosse avec la conscience du patrimoine confié :
« C’est vraiment un patrimoine qu'on ne soupçonne pas quand on vient simplement visiter la collégiale. Il faut vraiment pousser la porte du musée pour découvrir qu’il est beaucoup plus grand que ce qu'on imagine. Les collections sont vraiment l'héritage direct du chapitre des chanoines de Saint-Vincent. C'est ce qu'ils nous ont légué et il y a des œuvres absolument exceptionnelles. »
Maxime Gabriel, lui, sera en charge de la conservation de la collégiale. Une mission qui doit notamment passer, selon lui, par le développement d'activités au sein de l'édifice :
« Quand on veut conserver un édifice, il faut pouvoir le rendre vivant. L'idée, c'est de faire des projets, de créer, d'intéresser le public et la collectivité qui l'entoure et donc organiser des visites, organiser des expositions, créer des publications, créer des événements qui vont ramener du monde. »
Plusieurs projets sont d'ores et déjà en chantier. Une visite exclusive dans le cadre des journées du patrimoine, une opération de préservation d'œuvres d'art et l'agrandissement des réserves. Enfin, en guise lancement de la nouvelle équipe, une bonne nouvelle a été annoncée. La chasse de Saint-Vincent vient d’être classée au titre de trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Une belle reconnaissance pour le patrimoine sonégien.
N. Elet