Hope One, c’est le nom d’une asbl sonégienne dont l’objectif est d’accompagner les personnes en proie avec l’alcool directement à domicile. Généralement traités en milieu hospitalier, les sevrages s’organisent donc dans l’environnement direct des patients. Lancée en février dernier, l’équipe pluridisciplinaires en place a déjà traité une trentaine de dossiers.
Rompre l’isolement, se défaire d’habitudes néfastes, gérer son anxiété. Sortir de l’alcoolisme est un parcours souvent semé d’embuches qu’il est difficile d’affronter seul. Cet homme de 38 ans en a fait l’expérience. Aujourd’hui, il a rendez-vous avec son médecin-alcoologue. Une visite exceptionnelle car en général, c’est à son domicile que les consultations s’organisent. C’est la particularité de l’ASBL Hope One. Accompagner et soigner les patients directement chez eux.
« Ca faisait 20 ans que je buvais. Quand on est alcoolique, on est seul. On ne sait pas vers qui se tourner. Du coup, être écouté, médiquer, sans pour autant aller à l’hôpital, c’est important. », nous confie notre témoin.
« L’équipe d’Hope One est une équipe pluridisciplinaire qui associe plusieurs spécialisations. C’est un peu l’hôpital qui se déplace chez le patient. Tout se met en place autour de lui avec des passages journaliers, voire, plusieurs fois par jour. », explique le Dr Scoman, médecin-alcoologue.
Le corps, l’esprit, l’entourage des patients. L’alcool ravage tout sur son passage. Aux côtés de patients alcooliques en milieu hospitalier depuis plusieurs années, le Dr Scoman a pu observer différents profils. Le traitement à domicile permet selon elle de mieux cibler les problèmes spécifiques de chacun.
« Il y a tout un profil de vie qui s’est installé et il faut aller creuser un peu plus loin pour savoir ce qui a amené à la perte de contrôle et le début de la dépendance à l’alcool. » précise encore le Dr Scoman.
Depuis son lancement en février dernier, l’asbl a déjà traité une trentaine de dossiers dont une dizaine de sevrages réussis. C’est le cas pour ce patient, sobre depuis plus de 4 mois. Il apprend à se reconstruire un peu plus chaque jour.
« On peut aller chez le médecin et continuer à boire, faire semblant. Tandis qu’ici, ils viennent chez moi et voient les améliorations. Je range plus, je fais plus attention. Je rejoue de la guitare, je me remets à chercher du travail. J’avais déjà fait un sevrage avant mais ce n’était pas assez accompagné. Il faut un accompagnement. Seul, je ne pense pas que ce soit possible. » conclut notre témoin.
Pour l’heure, Hope One s’adresse à la population de l’entité de Soignies. L’asbl, qui a intégré le plan de cohésion social de la ville, est subventionnée principalement par la Région wallonne. D’autres pistes de subventionnement vont maintenant devoir être trouvées pour assurer la poursuite de ses missions. Parmi les projets à venir, il y a notamment l’organisation de groupes de parole à l’automne.
M. Pintus