Avec le Pôle de la Pierre sur son territoire, la Ville de Soignies dispose d'un outil de choix pour promouvoir les métiers liés au travail de ce matériau. Une aubaine lorsque l'on sait que le secteur recrute. Reste à attirer les jeunes vers ces métiers parfois méconnus et dévalorisés. La ministre wallonne du Patrimoine, Valérie De Bue, a visité les installations du Pôle de la pierre, cette semaine. L'occasion de revenir sur les objectifs pédagogiques des infrastructures.
Installé depuis 2016 sur le site de l'ancienne Grande Carrière Wincqz à Soignies, le Pôle de la Pierre est cité en exemple d'une reconversion réussie, associant patrimoine et innovation.
" C'est très important parce qu'on a parfois l'impression que le patrimoine est ancré dans le passé ", explique Valérie De Bue, ministre wallonne du Patrimoine. " Mais, au contraire, le patrimoine est une matière vivante et se projette dans l'avenir. Les innovations technologiques permettent de protéger le patrimoine et de le valoriser. Le site du Pôle de la Pierre est vraiment très intéressant. C'est un site classé qui a bénéficié d'une belle restauration avec des modules contemporains qui ont pu accueillir des apprenants pour apprendre le métier de la pierre tout en bénéficiant aussi d'innovations technologiques."
Le Pôle de la Pierre se présente à la fois comme un vitrine et un lieu de formation. Ici les différentes facettes du secteur sont présentées et des acteurs tels que l'Agence wallonne du Patrimoine, le Forem, le centre de formation aux métiers de la pierre et l'IFAPME oeuvrent ensemble à la valorisation des métiers de de la pierre. Sébastien Mainil, coordinateur du Pôle de la Pierre pour l'AWaP :
" Les métiers de la pierre sont très diversifiés. C'est un secteur qui est très vaste et le but du Pôle de la Pierre, c'est de rassembler. Le leitmotiv c'est d'allier la tradition et la perpétuation des savoir-faire ancestraux à l'innovation, l'utilisation de machines numériques, d'outils numériques pour la production d'éléments en pierre."
Une étude récente dévoile un état des lieux des métiers de la pierre. Plusieurs enseignements peuvent en être tirés. Si les entreprises semblent plutôt confiantes quant à l'avenir du secteur, qui est d'ailleurs toujours pourvoyeur d'emplois, elles peinent en revanche à recruter des jeunes travailleurs, faute de candidats. Un constat partagé sur le terrain de la formation par Fabien Deghorain, expert taille de pierre et formateur IFAPME :
" Dans notre cas, la section va être clôturée par manque de candidats. Sauf si j'ai sept ou huit jeunes qui se décident à venir l'année prochaine. Sinon, quand reprendra-t-elle? Certainement jamais. Pourtant, avec ce métier, on peut travailler dans différents domaines, dans le métier du bâtiment ou tout simplement on peut travailler dans la restauration du bâtiment. On peut travailler dans le design, on peut travailler dans l'aménagement intérieur, on peut travailler dans le funéraire. On a un très large choix de possibilités de s'épanouir dans le métier."
Mener une campagne de communication pour attirer plus d'apprenants, présenter de manière concrète le travail de la pierre et ses nombreux débouchés, des défis qui devront rapidement être relevés par les centres de formation, la Wallonie et les entreprises partenaires, réunies au sein du Pôle de la Pierre.
N. Elet