Vous n'avez pas pu y échapper, les soldes ont débuté ce mardi. A grand renfort de publicités et de campagnes de communication par courriers électroniques, les grandes enseignes annoncent les pourcentages dont bénéficieront les clients. Face à cette force de frappe et dans un contexte économique difficile, quelle est la marge de manœuvre des commerçants indépendants, souvent installés au cœur de nos villes ?
Démarrage en douceur pour le premier jour des soldes dans le centre-ville de Soignies. Un constat qui n'inquiète pas Maria Ribeiro de Barros, responsable d'une boutique de vêtements.
" Aujourd'hui, on n'aura pas beaucoup de monde parce que c'est l'habitude. C'est par l'expérience qu'on sait le dire. Le premier jour, les clientes vont dans les grandes surfaces. Et puis après, elles viennent chez nous. "
La réalité quotidienne des commerces indépendants est bien différente de celle des enseignes internationales. A l'heure des soldes, le même observation s'impose. Si la période reste, ici aussi, propice aux réductions, difficile de rivaliser avec les remises de certaines chaînes. La prudence est de mise pour garantir la bonne santé du commerce.
" Il faut quand même qu'on s'y retrouve ", confirme Maria. " Il faut pouvoir se payer. Vendre à perte, ce n'est pas la solution. Depuis la crise du Covid, on a eu beaucoup de pertes. On vend quand même de la qualité. Les clientes le savent. Cette année, on commence donc à 30 % au lieu de 40% et 50%".
Dans un autre commerce sonégien, spécialisé dans les articles pour enfants, les soldes permettent aux clients de faire de bonnes affaires et le renouvellement des stocks.
" J'ai repris la boutique en juillet", explique Jade Dubois, gérante. " J'ai donc déjà commencé par les soldes. Mais ici, c'est vrai que c'est plus important étant donné que je vide mon stock. Il y a des bonnes affaires à faire et c'est vrai que j'espère que ça va se vider pour que je puisse recommander de nouveau des petites pépites pour le magasin".
A quelques pas de là, une boutique propose bijoux, vêtements, décoration et artisanat. Depuis de nombreuses années, les propriétaires développent leur activité dans une démarche de consommation responsable. Une philosophie également appliquée à l'heure des soldes.
" On doit suivre, mais comme on a des articles d'artistes, des pièces uniques, je ne suis pas très d'accord de solder leur travail. Donc là où on fait beaucoup de soldes, c'est par rapport aux vêtements. Mais ça ne sert à rien de consommer pour consommer. On préfère vendre moins mais que l'achat soit agréable ", expose Chantal Duret, propriétaire.
Les bonnes affaires oui, mais pas à tout prix. Même en période de soldes, les commerces de proximité revendiquent leur différence face aux grandes enseignes et à la concurrence de l'e-commerce.
N. Elet